Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses de l’étranger,
Comme beaucoup d’entre vous à travers le monde, ici à Berne, nous avons déjà les yeux rivés sur le week-end: descente en bateau sur l’Aar (Aare böötle), baignade dans le lac Majeur ou encore festival à Zurich.
Mais l’actualité politique continue de faire des vagues. Le gouvernement fédéral et les cantons s’opposent sur des coupes budgétaires prévues, et les étudiants suisses qui souhaitent étudier aux États-Unis pourraient ne pas obtenir leur visa à temps pour la rentrée.
Excellent week-end à vous.
Salutations ensoleillées depuis Berne,
Les mariages diminuent, les divorces augmentent, et les naissances reculent en Suisse, selon de nouvelles statistiques.
Le taux de natalité baisse partout dans le monde, et la Suisse n’est pas épargnée. En 2024, 78’000 enfants sont nés en Suisse – soit 1800 de moins qu’en 2023, selon un rapport de l’Office fédéral de la statistique (OFS). À Zurich, la plus grande ville du pays, la baisse est particulièrement marquée: -14%.
Si les premières naissances n’ont reculé que de 1,5%, le recul est plus net pour les deuxièmes enfants (-2,8%) et encore plus pour les troisièmes (-3,6%). Selon l’OFS, cela montre que les familles choisissent moins souvent de s’agrandir.
En parallèle, les décès sont légèrement en hausse, si bien que le solde naturel – la différence entre les naissances et les décès – ne s’élève plus qu’à 6300 personnes, soit son plus bas niveau depuis plus d’un siècle.
Le nombre de mariages a aussi reculé de 2,6% en 2023, enregistrant le plus faible total hors années de pandémie.
Pour Katja Rost, sociologue à l’Université de Zurich, le recul des mariages n’est pas alarmant: la société actuelle valorise des modèles relationnels plus variés. Mais la chute du taux de natalité, elle, est préoccupante, car elle affecte directement le système social et éducatif suisse.
Les tensions montent entre la Confédération et les cantons à propos des mesures d’austérité proposées.
D’après la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), Markus Dieth, président de la Conférence des gouvernements cantonaux, a qualifié une lettre récente du gouvernement fédéral adressée aux cantons d’«inhabituelle» et de «peu amicale» – d’autant plus qu’elle a été diffusée dans les médias en même temps.
Au cœur du conflit: le plan d’économies porté par la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, que les cantons jugent déséquilibré et imposé sans réelle concertation. La Conférence des cantons demande une «révision» du paquet à plusieurs milliards de francs, bien qu’il soit déjà en consultation.
Les cantons ont présenté d’autres pistes, comme la réduction de la bureaucratie ou l’amélioration des procédures d’asile pour en limiter les coûts.
Autre point de discorde: la réduction des charges salariales de l’administration fédérale, proposée par les cantons et fondée sur une étude controversée affirmant que les employés de la Confédération gagnent 12% de plus que dans le privé. Berne a répliqué avec une étude de PwC.
Les cantons reprochent aussi au gouvernement de remettre en cause leur réforme conjointe «Désenchevêtrement 27», censée clarifier la répartition des compétences entre niveaux fédéral et cantonal.
Alors que les deux niveaux de gouvernement cherchent à assainir leurs finances, et que les cantons s’alignent sur la droite parlementaire pour réclamer davantage de coupes, notamment dans les salaires et les dépenses liées à l’asile, le bras de fer devrait se poursuivre. Le Conseil fédéral doit annoncer ses prochaines décisions mercredi prochain.
Après une période relativement calme, la session d’été du Parlement suisse a connu un regain de turbulences.
La session, qui prend fin vendredi, avait commencé dans un esprit d’unité, à la suite de l’effondrement du glacier qui a ravagé le village valaisan de Blatten. Mais comme le note Balz Rigendinger dans son analyse pour Swissinfo, cette entente fut de courte durée – et tous les signaux indiquent que les prochains mois seront tendus sur la scène politique.
Les débats ont porté sur les accords avec l’Union européenne, la nouvelle loi sur l’e-ID, les coupes envisagées à la SSR (maison mère de Swissinfo), ainsi que des initiatives populaires controversées sur l’impôt successoral et un possible service citoyen obligatoire, ainsi que des changements à la tête du Parti libéral radical (PLR).
Les négociations avec Bruxelles, en particulier, ont «rouvert la boîte de Pandore», écrit notre correspondant – un sujet qui divise le pays depuis plus de 30 ans. Des débats houleux sont désormais attendus sur la neutralité ou la fiscalité successorale.
Tout cela dans un climat international tendu, marqué par des conflits armés.
Les étudiants suisses pourraient ne pas pouvoir commencer leur semestre aux États-Unis cet automne en raison d’incertitudes liées à leur visa.
Les universités suisses ne savent toujours pas si tous les étudiants pourront participer aux programmes d’échange prévus avec les établissements américains, rapporte la RTS.
Un étudiant de l’Université de Genève, attendu à la Boston University pour un échange d’un an, confie à la RTS qu’il a tous les documents requis et a déjà réglé ses frais d’inscription, mais qu’aucun rendez-vous de visa n’est actuellement disponible.
Ce blocage serait dû à de nouvelles directives obligeant les autorités américaines à examiner les comptes de réseaux sociaux des demandeurs, à la recherche de contenus jugés antiaméricains.
Et il n’est pas seul. Plusieurs universités américaines ont demandé à leurs homologues suisses de prévoir des places pour les étudiants toujours en attente de visa, selon la RTS.
Les universités romandes indiquent qu’il est encore trop tôt pour réagir, et qu’elles attendent de voir combien de refus seront effectivement prononcés avant d’agir.
Traduit de l’anglais à l’aide d’un traducteur automatique/dbu
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