

Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
La Société Suisse de radiodiffusion et télévision est définitivement entrée dans une période de vaches maigres. Après l’annonce d’un plan d’économie hier, les premières mesures concrètes ont été dévoilées ce mardi.
Également au programme de notre sélection de l’actualité suisse du jour: une nouvelle carte d’identité biométrique, l’ouverture d’une enquête sur l’achat du F-35 et un arbre qui pourrait devenir un précieux allié dans la lutte contre la canicule.
Bonne lecture!

Grosses coupes en vue au sein de la Radio Télévision Suisse (RTS). La section francophone de la Société Suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) a annoncé ce mardi une série de mesures pour économiser 16,5 millions de francs en 2026, dont la suppression de 60 à 70 postes équivalents plein temps. La restructuration devrait mener à une vingtaine de licenciements.
Les restrictions budgétaires auront également des impacts sur la structure de l’entreprise ainsi que sur les programmes. Dans son communiqué, la RTS annonce que «la réduction du cadre financier l’année prochaine impliquera notamment une refonte de certaines chaînes de radio et de magazine». L’entreprise annonce également une réduction importante de son parc immobilier, raison pour laquelle la rédaction des Sports sera transférée à Lausanne dès 2027.
La situation est tout aussi difficile dans la partie germanophone du pays. SRF a annoncé des mesures de réduction des coûts et de nouvelles suppressions de postes: 66 emplois à plein temps seront supprimés d’ici la fin de l’année, selon le communiqué de l’entreprise. Les mesures d’économies touchent en premier lieu des secteurs de la production et de la technologie. Les programmes ne devaient en revanche pas être directement touchés. Avec ces mesures, SRF veut économiser 12 millions de francs supplémentaires.
A Berne, la direction générale de la SSR a annoncé mardi renoncer à son siège de la Giacomettistrasse. Cet impressionnant complexe de bâtiments situé près de l’autoroute avait déjà été vendu en 2012 et la SSR en est actuellement locataire. La direction générale quittera les lieux à la fin de l’année 2026 pour rejoindre les anciens studios de la radio alémanique à la Schwarztorstrasse, où avait déjà été transféré Swissinfo.
Ces mesures concrètes font suite à la présentation lundi d’un vaste plan de réorganisation. La SSR a indiqué vouloir économiser 270 millions de francs d’ici 2029, ce qui correspond à 17% de son budget. Ces coupes budgétaires doivent compenser la baisse progressive de la redevance TV ainsi que le «recul drastique» des revenus publicitaires.

On s’y attendait, mais la décision est officiellement tombée: le Parlement examinera bel et bien de très près l’acquisition controversée des avions de combats américains F-35. La commission de gestion du Conseil national a annoncé ce mardi l’ouverture d’une enquête.
Dans son communiqué, la commission de gestion de la Chambre basse a indiqué avoir «décidé d’enquêter sur la gestion par les autorités de la question du prix fixe du F-35A». La commission souhaite déterminer si, rétrospectivement, des manquements peuvent être constatés quant à la manière dont le gouvernement a géré la négociation des contrats.
En théorie, la Suisse doit acheter 36 avions de combat F-35 pour un prix de 6 milliards de francs. Le Conseil fédéral a toujours indiqué qu’il s’agissait d’un prix fixe. Mais les partenaires américains indiquent que ce prix fixe constitue un «malentendu» et réclament un montant plus élevé, notamment en raison de surcoûts liés à l’inflation. La facture finale pourrait dépasser le montant initial de 650 millions à 1,3 milliard de dollars. Le budget pour l’achat de nouveaux avions de combat n’ayant été accepté que de justesse par le peuple, cette affaire de surcoûts soulève de nombreuses vagues en Suisse.
Cette affaire est également très suivie dans différents pays européens, où le prix d’achat et de maintenance des appareils américains suscite aussi des polémiques. Plusieurs pays qui ont fait le choix du F-35 sont directement concernés, parmi lesquels l’Allemagne, la Belgique et l’Italie. En mars dernier, le ministère portugais de la Défense avait même indiqué renoncer au F-35 au profit du Rafale français pour des raisons de coûts, mais l’affaire n’est pas encore définitivement réglée.

La Suisse s’achemine vers l’établissement d’une carte d’identité biométrique. L’Office fédéral de la police (fedpol) a indiqué travailler actuellement à l’élaboration d’un tel document, en collaboration avec ses partenaires cantonaux et fédéraux. Son introduction est prévue pour la fin de l’année 2026.
Comme l’actuel passeport biométrique, la nouvelle carte d’identité biométrique sera munie d’une puce électronique contenant deux empreintes digitales et une image faciale. Les documents biométriques offrent un niveau de sécurité renforcé. Ils sont donc «essentiels pour prévenir les usurpations d’identité, falsifications et autres abus», justifie fedpol.
Mais surtout, ce nouveau document permettra à la Suisse de s’adapter aux nouveaux standards en vigueur de l’Union européenne. En 2019, le Parlement européen et le Conseil de l’UE ont adopté un règlement prévoyant que les États membres délivrent exclusivement des cartes d’identité biométriques à partir de 2021. Le nouveau document permettre donc aux Suisses de continuer à voyager librement dans l’UE.
Les Suisses allergiques aux données numériques pourront continuer à établir des cartes d’identité sans puce, mais seulement pour une utilisation à l’intérieur des frontières nationales. Par ailleurs, les cartes d’identité traditionnelles établies avant l’introduction de la nouvelle carte biométrique resteront valables à l’intérieur de l’UE durant toute leur période de validité (dix ans).

Depuis plusieurs jours, les fortes chaleurs sont au cœur de toutes les conversations et de l’actualité en Suisse et ailleurs en Europe. Le constat est le même partout: le climat se réchauffe bel et bien et il faudra s’y adapter. Une nouvelle étude suisse livre une piste pour y faire face aux canicules.
On le sait, en ville, la végétation permet d’atténuer – un peu – le sentiment d’étouffement dû à la chaleur. Mais une étude menée dans le canton de Genève par l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage et l’École polytechnique fédérale de Lausanne a identifié un arbre particulièrement utile pour rafraîchir l’air ambiant: le platane.
En cas de forte chaleur, les arbres rafraîchissent l’air en évaporant l’eau contenue dans leurs feuilles. Mais ce phénomène s’arrête lorsque la température dépasse 30 à 35 degrés, pour éviter une perte d’eau excessive. Or l’étude a montré que même au-delà de 39 degrés C, les platanes ont continué à évaporer beaucoup plus d’eau que prévu. Mieux, plus la chaleur augmentait, plus le phénomène s’accentuait.
Ces résultats, qui ont surpris les scientifiques, montrent que les platanes peuvent jouer un rôle essentiel pour préserver la qualité de vie en ville lors des fortes chaleurs. La prochaine étape pour la recherche constitue maintenant à déterminer l’efficacité de la transpiration d’autres essences exposées une chaleur extrême.

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