

Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
La Confédération n’échappe pas à la tendance internationale. Ici aussi, la droite conservatrice à le vent en poupe et la polarisation politique s’accentue. Ce sont les enseignements du baromètre électoral de la SSR à mi-législature.
Les manifestations en soutien à la flottille pour Gaza interceptée par Israël ont également gagné les rues suisses, tandis que les coûts des psychothérapies atterrissent sur la table du Parlement.
Bonne lecture,

L’Union démocratique du centre (UDC) dépasse pour la première fois la barre des 30% d’intention de vote, révèle le baromètre électoral de la SSR à mi-législature. En parallèle, la gauche se stabilise, tandis que les partis libéraux perdent du terrain.
Comme ailleurs en Europe occidentale, la droite conservatrice continue de progresser en Suisse. Déjà victorieuse lors des législatives de 2023, l’UDC a encore gagné 2,5 points de pourcentage en deux ans. Elle est désormais créditée de 30,4% des intentions de vote et pourrait ainsi réaliser le meilleur score de son histoire aux élections fédérales de 2027.
De l’autre côté de l’échiquier politique, les partis de gauche semblent se stabiliser: les Vert-e-s et le Parti socialiste (PS) progressent chacun de 0,5%. Les partis du spectre libéral, eux, sont à la peine: le Parti Vert’libéral perd 1,5 point de pourcentage et le Parti libéral-radical (PLR) un point. Le Centre recule également légèrement, mais se positionne désormais devant le PLR.
«La polarisation politique s’accentue en Suisse: les pôles se renforcent aux dépens des partis au positionnement plus modérés», constate le politologue de Sotomo, Michael Hermann. Si l’immigration, thème phare de l’UDC, a perdu en importance dans l’opinion publique, il explique les gains du premier parti de Suisse par la montée des préoccupations liées à la sécurité et à la souveraineté.

Comme ailleurs en Europe, les rues des grandes villes de Suisses ont été, jeudi soir, le théâtre de manifestations de solidarité avec la Palestine et la flottille pour Gaza interceptée par Israël. Les quelque 400 militants interpellés, dont des Suisses, doivent être renvoyés en Europe.
La plus grande manifestation dans le pays a eu lieu à Genève, où plus de 3000 personnes se sont rassemblées. La foule scandait «Free free Palestine» et a fustigé la «complicité de la Suisse». Quelques heurts ont éclaté entre les manifestants, dont certains ont bloqué les voies CFF, et la police qui a fait usage de gaz lacrymogène. D’autres rassemblements ont eu lieu à Lausanne, Zurich, Berne, Bâle, Lucerne ou encore Lugano, ainsi que dans de nombreuses villes européennes.
Les membres de la flottille appréhendés ont été transportés en Israël, où ils doivent être enregistrés, a communiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le département fédéral reste en contact avec les autorités israéliennes afin d’assurer la protection consulaire des ressortissants suisses concernés. Ces personnes devront payer leur rapatriement et non la Confédération.
Sur le terrain politique, une initiative populaire fédérale demandant la reconnaissance de l’État de Palestine devrait débuter dans les prochaines semaines. La Chancellerie fédérale aurait validé le texte, selon la RTS. Un comité national de 26 membres, qui réunit des personnes issues de la société civile, des juristes et plusieurs élues et élus de gauche, est à l’origine de l’initiative.

Pour économiser, la compagnie aérienne Swiss recourt de plus en plus souvent à du personnel de cabine étranger. La filiale de Lufthansa souhaite désormais employer des membres d’équipage indiens à des salaires très bas.
«Swiss emploie de plus en plus d’équipages basés en Inde, en Thaïlande et en Chine», a confié une source aux journaux alémaniques de CH Média. Les quotidiens affirment que ces derniers n’ont pas de convention collective, gagnent moins de 1000 francs par mois et volent de plus en plus en dehors de la base qui se trouve dans leur pays d’origine.
La compagnie justifie l’emploi de ce personnel par les barrières culturelles et linguistiques sur les vols vers et en provenance de certaines destinations. Elle veut toutefois aller plus loin et examine la possibilité d’employer prochainement du personnel indien, qui gagne entre 583 et 952 francs par mois, sur des vols à destination de Montréal.
Le syndicat Kapers réagit. «À la fin de l’année, nous chercherons à discuter avec la direction de Swiss afin de négocier de meilleures conditions d’emploi pour nos collègues indiens», explique sa présidente, Sandrine Nikolic-Fuss. Elle souligne qu’il ne s’agit pas seulement du salaire et affirme que les hôtesses et stewards étrangers sont trop peu protégés.

L’augmentation des coûts liée aux psychothérapies fait des vagues sous la Coupole fédérale. Keystone-ATS fait le point sur une motion de la Commission de la santé du Conseil national, qui demande de revoir à la baisse le nombre de séances prises en charge par l’assurance maladie.
Les caisses maladie couvrent actuellement 15 séances de psychothérapie sur prescription du médecin de famille, renouvelables une fois, soit 30 séances au total. Au-delà, un médecin-psychiatre doit réévaluer le cas. La motion veut ramener à 15 le nombre de séances avant une nouvelle évaluation, note Keystone-ATS.
La Commission de la santé dénonce une explosion des coûts depuis l’introduction d’un nouveau système en 2022, qui visait notamment à faciliter la prise en charge des enfants et adolescents. Selon l’Office fédéral de la santé publique, les coûts sont passés de 528 millions en 2021 à 922 millions de francs en 2024.
La proposition a suscité de vives réactions dans les milieux concernés. La Fédération suisse des psychologues invoque la charge administrative supplémentaire. «Le nombre d’évaluations de cas ou d’autorisations de prise en charge des coûts serait multiplié par trois», écrit-elle. Renvoyé récemment en commission, le texte devra être prochainement traité par les Chambres..

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