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Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Dans notre sélection de l’actualité de ce mardi, nous parlons de départs: celui des jeunes générations quittant de plus en plus tardivement le domicile parental, et celui d’UBS quittant la Suisse, une hypothèse pas si éloignée selon un professeur de droit économique.

Nous aborderons ensuite une initiative visant à obliger la Confédération à reconnaître l’État de Palestine, ainsi que le succès d’une écrivaine suisse résidant aux États-Unis, qui a remporté le plus prestigieux prix littéraire d’Allemagne.

Bonne lecture!

Sigle d'UBS
Selon UBS, les règles sur les fonds propres que le gouvernement souhaite imposer seraient néfastes pour la compétitivité de la banque. Keystone / Laurent Gillieron

Les nouvelles exigences en matière de fonds propres que les autorités suisses entendent imposer à UBS ne plaisent pas à la grande banque helvétique, au point que la possibilité d’un transfert de son siège à l’étranger a été évoquée. Selon un expert interrogé par la radiotélévision de la Suisse italienne (RSI), ce n’est pas une éventualité si lointaine.

UBS pourrait-elle vraiment quitter la Suisse? «C’est possible», répond Henry Peter, professeur de droit économique à l’Université de Genève et membre du conseil d’administration de plusieurs banques et compagnies d’assurances. L’économiste souligne que le véritable enjeu n’est pas, comme beaucoup le pensent, une tentative de chantage de la part d’UBS pour éviter un durcissement des règles sur les fonds propres en disant: «Si vous insistez, nous partons.

Le nœud du problème, ce sont les actionnaires, dont 70 à 80% sont étrangers. «S’ils ont l’impression qu’en transférant le siège à l’étranger – et c’est eux qui en décident – leur investissement prendrait de la valeur, car il ne serait plus soumis à ces exigences, ils pourraient opter pour ce déménagement.» Une autre possibilité serait d’accepter une offre d’achat. «De nombreuses banques seraient sans aucun doute intéressées par l’acquisition d’UBS», ajoute Henry Peter.

Quelles seraient les conséquences d’un tel transfert? Selon l’économiste, la perte de la clientèle fidèle à UBS uniquement parce qu’il s’agit d’une banque suisse serait relativement négligeable pour l’établissement. En revanche, la Suisse perdrait environ 15’000 emplois, un apport fiscal considérable, ainsi que les services que le groupe fournit à environ un tiers des entreprises du pays, avertit le professeur.

Homme sortant un carton d'un van
Indépendamment de la distance, les jeunes Suisses sont fréquemment en contact avec leurs parents: huit sur dix au moins une fois par semaine, écrit l’OFS. KEYSTONE/Urs Jaudas

Les jeunes, et surtout les jeunes Suisses, quittent le domicile parental de plus en plus tard. C’est ce qui ressort des données de l’Office fédéral de la statistique, selon lesquelles la moitié des personnes nées entre 1988 et 2007 mettent en moyenne 23,7 ans avant de quitter la maison familiale, alors que celles nées entre 1968 et 1987 l’ont fait presque deux ans plus tôt.

Dans l’ensemble, la majorité des jeunes en Suisse cessent de vivre chez leurs parents entre 20 et 30 ans: en moyenne, un quart d’entre eux ont déjà fait leurs valises à 20 ans, près de 70% sont partis avant 25 ans et environ 90% avant 30 ans. Outre l’âge, le sexe joue également un rôle déterminant. Pour les hommes, il faut en moyenne 23,4 ans pour que la moitié d’entre eux quittent la maison familiale, contre 21,9 ans pour les femmes.

En outre, les personnes originaires de Suisse italienne quittent le foyer un peu plus tard (50% sont partis à 24,4 ans) que celles de Suisse alémanique (50% à 22,5 ans) et de Suisse romande (50% à 22,8 ans).

Enfin, de nombreux jeunes âgés de 20 à 39 ans qui quittent la maison familiale vivent à proximité des parents: près d’un quart (22%) mettent au maximum 10 minutes pour leur rendre visite, presque la moitié (48%) pas plus d’une demi-heure et 61% pas plus d’une heure. En revanche, 22% vivent à plus de cinq heures de distance.

Dorothee Elmiger
La récompense a été une agréable surprise d’anniversaire pour Dorothee Elmiger, née un 13 octobre. KEYSTONE/DPA/Arne Dedert

L’écrivaine zurichoise Dorothee Elmiger a remporté l’édition 2025 du Prix du livre allemand, considéré comme la distinction la plus prestigieuse de la littérature germanophone, avec son ouvrage Die Holländerinnen («Les Hollandaises»).

Dorothee Elmiger est née en 1985 à Wetzikon (canton de Zurich), a grandi dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures et a étudié les sciences politiques à Berlin et Lucerne. Elle vit aujourd’hui à New York.

Die Holländerinnen est son quatrième livre, où se mêlent roman policier, horreur et éléments théâtraux, accompagnés de nombreuses interrogations sur le présent et sur l’acte d’écrire. Le récit met en scène une écrivaine qui part avec une troupe de théâtre documentaire sur les traces de deux femmes néerlandaises disparues dans la jungle sud-américaine, mais le projet se transforme en un voyage au cœur des ténèbres.

«Le roman aborde des thèmes tels que l’attirance controversée pour la violence, les affaires non résolues et le désir de mettre de l’ordre dans le monde par la narration», écrit Simon Leuthold, rédacteur littéraire de la radiotélévision suisse alémanique SRF, selon qui «le style narratif foisonnant exige beaucoup du lectorat, mais ceux qui relèvent le défi seront récompensés par d’innombrables allusions et joyaux figuratifs à découvrir».

Drapeau palestinien sur Gaza.
Photo prise à Gaza City le 12 octobre 2025. Copyright 2025 The Associated Press. All Rights Reserved.

La Suisse doit reconnaître officiellement la Palestine comme État. C’est ce que demande un comité national composé de 26 membres, qui réunit des personnes issues de la société civile, des juristes et plusieurs élues et élus de gauche. Pour soumettre la question au vote populaire, l’initiative populaire lancée ce mardi devra recueillir 100’000 signatures d’ici le 14 avril 2027.

Cela fait 76 ans que la Suisse a reconnu l’État d’Israël, et faire de même pour la Palestine est, selon les auteurs de l’initiative, «une condition indispensable à la construction d’une paix juste et durable au Moyen-Orient, qui respecte l’égalité des droits de tous les peuples». Ils rappellent qu’actuellement, 80% des pays membres de l’ONU ont déjà franchi ce pas. Si la récolte de signatures aboutit, la Suisse deviendrait le premier pays au monde à appeler sa population à se prononcer sur la reconnaissance de l’État de Palestine.

Par ailleurs, au lendemain de l’accord de paix signé lundi en Égypte visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien, le ministre suisse des Affaires étrangères Ignazio Cassis a déclaré: «Nous nous engagerons pour l’établissement d’une autorité palestinienne en vue de la création d’un État palestinien.» Jusqu’à présent, le Conseil fédéral a justifié sa réticence à reconnaître l’État de Palestine en affirmant qu’une reconnaissance ne pourrait être envisagée que si des mesures concrètes en faveur de la solution à deux États étaient mises en œuvre.

Texte traduit de l’italien à l’aide de l’IA/op

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