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Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde, bonjour,

Je vous écris de Berne, où la session parlementaire de printemps vit sa première semaine. Si le programme de ces trois semaines est plus léger que d’habitude, quelques thèmes importants ont été abordés aujourd’hui: la violence conjugale, le droit de vote à 16 ans et la réexportation de matériel de guerre.

Nous évoquerons aussi la corruption qui gangrène les entreprises suisses actives à l’étranger et les agriculteurs qui font entendre leur voix en Suisse aussi, mais sans monter aux barricades.

Bonne lecture,

Martin Hilti
KEYSTONE/© KEYSTONE / PETER SCHNEIDER

Une entreprise suisse sur trois verserait des pots-de-vin à l’étranger, selon une enquête de la Haute École spécialisée des Grisons et de Transparency International Suisse, qui a été publiée ce matin. L’insuffisance des mesures anticorruption est pointée du doigt.

Cinquante-deux pour cent des entreprises helvétiques seraient confrontées à des demandes de dessous-de-table dans le cadre de leurs activités commerciales à l’étranger. Et parmi elles, 63% reconnaissent s’exécuter, selon l’étude. «D’après notre sondage, un quart des entreprises n’ont pas de directives de comportement. La moitié n’ont pas de bureau de dénonciation indépendant», explique le directeur de Transparency International Suisse Martin Hilti.

Le problème ne concerne pas seulement les très grandes entreprises, mais aussi les PME. Toutes les branches économiques, industrie et services en tête, sont touchées. En moyenne, les entreprises y consacrent 5,6% du chiffre d’affaires réalisé dans le pays concerné.

Martin Hilti estime qu’il est nécessaire d’agir rapidement: «Le législateur devrait améliorer la protection légale des lanceurs d’alerte. Il est donc très regrettable que le Conseil national vienne de décider de ne pas faire cela. Et les entreprises devraient améliorer la mise en œuvre des mesures», déclare-t-il.

paysans
KEYSTONE/© KEYSTONE / LAURENT GILLIERON

Alors que les agriculteurs sont toujours en colère en France et ailleurs en Europe, les paysans suisses font aussi entendre leur voix, tout en privilégiant la voie du dialogue. Des milliers de lettres ont été adressées à l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) aujourd’hui pour soutenir les paysans. 

La boîte aux lettres de l’OFAG devait déborder ce matin. Plusieurs milliers de courriers signés par des agriculteurs ou leurs proches ont été postés lundi, afin d’être livrés aujourd’hui. L’opération a été lancée par les responsables du groupe Facebook «Révolte agricole» qui ont formulé de nombreuses revendications dans le sillage des mouvements agricoles européens.

Figure de la lutte paysanne en Suisse romande, l’agriculteur vaudois Arnaud Rochat a dévoilé au journal Le Temps le contenu de la lettre type: «Nous y disons simplement stop! Stop à la bureaucratie excessive, stop aux changements incessants de normes et stop aux trop nombreux contrôles d’exploitation.»

Les jeunes agriculteurs de «Révolte agricole» réclament principalement de meilleures rémunérations. L’envoi massif de lettre fait suite à une autre action: samedi soir, le groupe avait organisé des «feux de protestation». Une délégation emmenée par Arnaud Rochat a également prévu de rencontrer les membres du groupe agricole au Palais fédéral, la semaine prochaine.

Parlement
KEYSTONE/© KEYSTONE / PETER KLAUNZER

La session parlementaire bat son plein à Berne, depuis le début de la semaine. Violences conjugales, droit de vote à 16 ans et réexportation du matériel de guerre étaient au programme.  

Le Conseil des États veut mieux protéger les victimes de violences conjugales de nationalité étrangère. La Chambre haute du Parlement a adopté ce matin un projet qui vise la régularisation du séjour de ces personnes, notamment parce que ces dernières renoncent parfois à mettre fin à des relations violentes par peur d’être renvoyées dans leur pays.

De son côté, le Conseil national a dit non au droit de vote à 16 ans (au lieu de 18 ans actuellement). La Chambre basse a refusé, cet après-midi, une initiative parlementaire en ce sens. Le sujet divise le Parlement depuis plusieurs années. C’est déjà la quatrième fois que le Parlement fédéral doit se prononcer sur la question.

Les pays qui achètent du matériel d’armement suisse devront continuer à s’engager à ne pas les réexporter. Le Conseil national a également refusé aujourd’hui une motion qui visait à assouplir cette règle. Le gouvernement était opposé au texte. Lever l’obligation de déclaration de non-réexportation du matériel de guerre aurait, à ses yeux, été contraire au droit international.

Brochure de vote à côté d'un ordinateur portable sur une table
KEYSTONE/© KEYSTONE / GIAN EHRENZELLER

Après les citoyennes et citoyens de Bâle-Ville, Saint-Gall, Thurgovie, une partie du corps électoral du canton des Grisons pourra également avoir recours au vote électronique, lors des votations fédérales de dimanche. Il s’agit toujours d’une phase de test, qui pourrait encore durer.

Cinq communes grisonnes ont rejoint le cercle encore fermé des régions helvétiques qui mettent à disposition l’e-voting pour les votations du trois mars sur l’avenir des retraites. Une aubaine pour les Suisses de l’étranger figurant dans les registres électoraux des communes grisonnes de Domat/Ems, Lumnezia, Pontresina, Poschiavo et Safiental. Ce sont près de 77’000 personnes qui sont désormais invitées à glisser leurs bulletins dans l’urne autrement, soit 1,4% de l’électorat suisse selon la Chancellerie fédérale.

Difficile toutefois de dire quand le système de vote électronique géré par La Poste sera rentable et pourra finalement sortir de la phase d’essais. Les cantons de Genève et de Berne comptent aussi le tester. Toutefois, «pour la Poste suisse, cela en vaudra la peine à partir de dix», selon le rédacteur en chef d’Inside-IT Reto Vogt. À condition que des cantons peuplés se lancent aussi. 

La question du financement du vote électronique reste toutefois l’obstacle le plus important à franchir pour une mise en place définitive de l’e-voting, avec la protection des données. D’après les calculs de Reto Vogt d’Inside-IT, il serait en l’état actuel du dossier moins onéreux de faire revenir au pays, par avion, chaque Suisse de l’étranger pour voter sur place que de les faire voter en ligne.

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