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Colombie: le nombre de victimes de mines antipersonnel a presque doublé en 2018

Le gouvernement colombien vise à éliminer les mines antipersonnel de son territoire d'ici 2021 et a entamé en février 2017 le déminage de 40% de la superficie affectée (archives). KEYSTONE/EPA EFE/MAURICIO DUENAS CASTANEDA sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre de victimes de mines antipersonnel a presque doublé en Colombie en 2018. Au 31 juillet, le Comité international de la Croix-Rouge a enregistré 99 victimes d’engins explosifs artisanaux, mines antipersonnel et munitions non explosées contre 56 sur tout 2017.

Au total, seize des victimes en 2018 sont mortes, a précisé Ana María Hernández, coordinatrice de l’Unité de lutte contre la prolifération des armes du CICR. Septante pourcents des personnes touchées sont des militaires.

La Colombie est le deuxième pays le plus affecté par les mines antipersonnel, après l’Afghanistan, avec 11’400 victimes, entre morts et blessés, au cours de ces trente dernières années. Parmi elles, plus de 7000 sont des membres des forces de l’ordre, selon un rapport officiel de 2017.

Selon ce document, la plupart des mines anti-personnel (MAP) et explosifs ont été placés par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), dissoute depuis 2016, et l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste) qui, en février, a entamé des négociations de paix avec le gouvernement pour mettre fin à mettre fin à un demi-siècle de conflit armé.

Opérations “très compliquées”

L’accord de paix de 2016 qui a abouti au désarmement des FARC est parvenu à réduire considérablement le nombre de victimes. Toutefois l’ELN, les narcotrafiquants et les groupes paramilitaires, continuent d’utiliser ces armes. Les mines servent à contrôler les territoires ou à protéger les cultures de coca, matière première de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial.

A la signature de l’accord de paix avec les FARC en 2016, la guérilla aujourd’hui convertie en parti politique sous le même acronyme, s’est engagée à collaborer aux opérations de déminage. Cette année-là, le gouvernement avait comptabilisé 84 victimes contre 221 en 2015.

Les régions où le nombre de victimes est en hausse sont celles où des groupes armés se disputent le contrôle de la culture de coca ou des “corridors stratégiques”, comme dans la région de Catatumbo, frontalière du Venezuela, a expliqué Ana María Hernández.

Cette situation rend “les opérations de déminage très compliquées”, a-t-elle ajouté. Le gouvernement vise à éliminer les mines antipersonnel de son territoire d’ici 2021 et a entamé en février 2017 le déminage de 40% de la superficie affectée.

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