
La Coupe du monde 1954 au Wankdorf

L'ancien Wankdorf de Berne a abrité la 5e Coupe du monde de football. Qui ne se souvient pas d'une équipe de Suisse battant, par deux fois, l'Italie. Ou bien, encore, de la Hongrie de Puskas défaite par une surprenante nouvelle Allemagne d'après-guerre.
Nous sommes à deux mois du début de la 1ère Coupe du monde en Suisse. Et, pour la première fois, le 15 avril 1954 à Bâle, la télévision diffuse, en direct, la retransmission du match amical Suisse-Allemagne.
A l’enseigne du 1er tour de la Coupe du monde, le premier match de la Suisse lui permet de battre l’Italie 2 à 1, au Stade olympique de La Pontaise, à Lausanne.
Mais, quelques jours plus tard, ces mêmes Suisses plient l’échine devant l’Angleterre: 2 à 0. Ce qui les obligent à jouer un match d’appui, à Bâle, à nouveau devant les Transalpins, à égalité de points avec les Helvètes.
Là, la Suisse bat franchement l’Italie: 4 à 1 et se qualifie pour les quarts de finale, où elle se retrouve à Berne pour affronter l’Autriche. Le Wankdorf semble lui porter chance, puisque la Suisse mène 3 à 0, après seulement 20 minutes de jeu.
Tout le peuple suisse pense que son équipe nationale est sur une bonne orbite. A cette occasion, Hugi, le centre-avant helvétique de l’époque, marque une nouvelle fois deux goals, qui lui fait atteindre un total de 5 réussites dans cette 5e Coupe du monde.
Mais, très vite, la roue tourne. En cinq minutes, l’Autriche marque trois buts et égalise. Puis, elle prend le large et mène 5 à 3 après 35 minutes de jeu. Même si Ballaman, pour la Suisse, réduit la marque à 5 à 4.
Nous sommes à la mi-temps. Et tout reste encore possible. Mais c’est sans compter sur un certain Wagner qui, à la 53e minute, permet à l’Autriche de s’envoler vers une victoire définitive.
Certes, la Suisse reviendra encore une fois à 6 à 5 sur un auto goal autrichien à l’heure de jeu. Pour finalement s’incliner 7 à 5.
La Suisse n’ira donc pas en demi-finale contre l’Allemagne. Laquelle ne fera qu’une bouchée de ces Autrichiens: 6 à 1.
En finale, le football est bafoué comme jamais au Wankdorf de Berne. La Hongrie, qui possède la plus belle équipe nationale des années 50, s’incline – on ne sait trop comment – devant une Allemagne vaillante, mais laborieuse et chanceuse.
Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois qu’une machine de guerre viendra à bout d’une troupe d’artistes. Quatre ans plutôt, devant son public du Maracana, à Rio de Janeiro, le Brésil connaît l’humiliation de son histoire devant l’Uruguay.
Une telle mésaventure se répétera d’ailleurs en finale de la Coupe du monde 1974, avec, à nouveau, une piètre Allemagne, pourtant emmenée par Beckenbauer, Overath et Muller, qui finit par battre, de justesse, l’équipe hollandaise de Cruyff, magnifique de panache et de générosité durant tout le tournoi.
Reste que la Coupe du monde 1954 demeure la plus prolifique en buts marqués: 140 goals au total. Soit une moyenne de 5,38 buts par match. La plus élevée à ce jour.
Emmanuel Manzi

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