
Le Japon teste un nouveau condom en Suisse

Sagami Rubber a décidé de se servir de la Suisse comme marché test pour son préservatif d'un type nouveau.
C’est la première fois qu’un condom en matière plastique est disponible, depuis le début de novembre, en Suisse.
Le Japon est le premier producteur au monde de préservatifs. Il en fabrique un demi-milliard par mois. Et la Suisse apparaît comme son marché test privilégié.
Explication de Sagami Rubber, une société de Atsugi en bordure de Yokohama: «La Suisse abrite l’Organisation mondiale de la Santé, c’est une référence pour nous».
D’autant plus, ajoute l’un de ses responsables que «les spécifications pour les condoms sont plus strictes qu’ailleurs». En clair, si les Suisses adoptent ses produits, son fabricant japonais est persuadé de pouvoir les vendre ailleurs en Europe. Sans coup férir.
Allergiques aux produits en latex
Il a d’ailleurs obtenu l’autorisation de l’Office fédéral de la santé publique pour introduire son nouveau produit auprès de la clientèle masculine suisse.
Celui-ci est en polyuréthanne, une matière plastique employée, d’habitude, dans l’industrie des peintures et des vernis. Pour faire des mousses et des élastomères.
L’écrasante majorité des préservatifs consommés d’un bout à l’autre de la planète sont en caoutchouc.
«Les Européens apprécient encore moins les condoms en caoutchouc que les Asiatiques. Certains d’entre eux sont même allergiques aux produits en latex», observe le responsable de Sagami Rubber.
«Il nous a fallu, précise-t-il, soixante ans pour développer ce dispositif en polyuréthanne. Il est plus fin, plus transparent, deux fois plus résistant que les condoms conventionnels. Il est aussi inodore».
Vigilance helvétique
Les Suisses seraient plus vigilants sur la qualité des préservatifs masculins que les autres Européens. Parce que c’est la seule protection contre le Sida et les autres maladies sexuellement transmissibles. Et qu’ils tiennent ce que cet étui souple ne leur réserve pas de mauvaises surprises.
Sagami vend ses condoms en Suisse sous différentes marques depuis le début des années 80. Il contrôlerait 90% du marché suisse. Dans un premier mouvement, il espère que 10% de ses consommateurs suisses habituels adopteront son nouveau produit en polyuréthanne.
swissinfo/Georges Baumgartner à Tokyo

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