Les problèmes s’accumulent pour le groupe Roche aux Etats-Unis

Après l'ancien directeur commercial en mai, c'est au tour de l'ancien directeur de la division vitamines du groupe pharmaceutique suisse d'écoper de cinq mois de prison et d'une amende de 150'000 dollars.

Après l’ancien directeur commercial en mai, c’est au tour de l’ancien directeur de la division vitamines du groupe pharmaceutique suisse d’écoper de cinq mois de prison et d’une amende de 150’000 dollars. Motif: la participation de Roche à l’organisation du cartel américain des vitamines. Mais l’affaire n’est pas terminée. D’ailleurs d’autres inculpations ont été prononcées.

Dans la procédure menée par les services anti-trust du Département de la Justice devant un tribunal de Dallas, Roland Brönnimann a plaidé coupable d’avoir contribué à forger des ententes illicites entre Roche, BASF et Rhône-Poulenc.

Depuis des mois, Roche est dans le collimateur du gouvernement américain qui l’accuse d’avoir conspiré avec ses consoeurs allemande et francaise pour fixer les prix et contrôler le marché mondial des vitamines. En mai, l’entreprise pharmaceutique suisse a été condamnée à payer une amende-record de 500 millions de dollars, et l’ancien directeur commercial de sa division vitamines a écopé de quatre mois de prison et de 100.000 dollars d’amende.

La condamnation de M. Brönniman n’est probablement pas le dernier épisode de cette saga puisque l’enquête du Département de la Justice n’est pas finie et que d’autres inculpations ont été prononcées.

A court terme, l’impact de l’affaire du cartel des vitamines sur Roche apparait négligeable : la direction du groupe essaie d’ailleurs de rassurer ses actionnaires en répétant que les résultats du premier semestre 99 s’annoncent bons. Mais à plus long terme, l’affaire pourrait ternir l’image du groupe aux Etats-Unis. Les pratiques de Roche attirent l’attention d’autres instances de régulation. Cette semaine en effet, la FDA, l’agence américaine de contrôle des produits pharmaceutiques, a accusé le groupe suisse d’avoir utilisé des méthodes abusives et trompeuses pour promouvoir sa nouvelle pilule amaigrissante. L’affaire du cartel attire aussi l’attention des milieux d’affaires américains. Plusieurs compagnies, dont le géant Kellogg, s’estiment ainsi lésées par Roche et lui réclament des dommages-intérêts.

Washington, Marie-Christine Bonzom.