Une enquête du CICR : écouter «les voix de la guerre»
Le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, vient de publier à Genève les premiers résultats d’une étude sur la guerre. Il a interrogé 20'000 personnes avec, pour objectif, d’écouter ce que disent de la guerre les gens qui vivent avec elle.
Le CICR, le Comité international de la Croix-Rouge, vient de publier à Genève les premiers résultats d’une étude sur la guerre. Il a interrogé 20’000 personnes avec, pour objectif, d’écouter ce que disent de la guerre les gens qui vivent avec elle.
Le CICR veut se faire le porte-parole des populations en guerre, et pas seulement des victimes. Pour cela, il faut prendre d’abord le temps de les écouter et, ensuite, essayer de trouver les moyens de mieux les protéger et de relancer le débat de fond sur les pratiques humanitaires.
Cette recherche, qui devait être menée avec beaucoup de soins, a été confiée à une société américaine de sondages d’opinion. La méthode d’enquête s’articulait à la fois sur des questionnaires, des conversations individuelles et des discussions de groupe. Les premiers comptes-rendus publiés par le CICR couvrent quatre pays qui ont récemment connu la guerre : Bosnie-Herzégovine, Colombie, Liban et Somalie. Auxquels s’ajoutent quatre pays, en fait quatre grandes puissances engagées dans les politiques de paix et de sécurité au niveau international : Etats-Unis, Russie, France et Royaume-Uni.
Une première certitude : la grande majorité des gens interrogés ne font pas mystère de leur inquiétude quant à la difficulté toujours plus grande, dans les conflits armés, de faire la distinction entre civils et combattants. Vous ne savez jamais qui est votre ennemi, explique l’une d’entre elles. Quand l’identité et la survie de toute une collectivité sont menacées, prendre les armes, pour qui que ce soit, devient soudain synonyme de civisme et de légitime défense. Voilà l’une des questions cruciales auxquelles les victimes comme les acteurs humanitaires cherchent aujourd’hui réponse.
Bernard Weissbrodt
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