Des perspectives suisses en 10 langues

Nette déception pour La République en marche de Macron

Le Sénat reprendra ses travaux le 2 octobre, avec l'élection de son président, qui sera sans surprise le sortant Gérard Larcher (archives). KEYSTONE/YOSHIKO KUSANO sda-ats

(Keystone-ATS) La majorité de droite au Sénat est sortie renforcée des élections sénatoriales dimanche, selon les premiers résultats du scrutin. Ils constituent en revanche une nette déception pour La République en marche d’Emmanuel Macron, loin de ses objectifs initiaux.

Le Parti socialiste a plutôt bien résisté après ses cuisantes défaites à la présidentielle et aux législatives de juin et le PCF, qui semblait menacé, est en mesure de conserver son groupe à la Haute assemblée. “Les grands électeurs ont conforté la majorité sénatoriale” de droite, a annoncé le président du Sénat Gérard Larcher, promettant “une majorité exigeante et positive” au Palais du Luxembourg.

Dans l’attente des résultats définitifs, “on sait qu’on sera autour de 150, une progression inespérée. C’est vraiment une bonne nouvelle”, s’est réjoui Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains, qui comptait 142 sortants. “On est toujours dans une opposition intelligente et en même temps exigeante. Ce ne sera ni l’obstruction, ni la connivence, ni la complaisance” a-t-il lancé.

Forte déception en revanche du côté de LREM, qui n’a pas réussi à s’imposer: “pour le moment, ce qui se passe, c’est finalement le dernier sursaut du monde ancien”, a estimé la sénatrice sortante de Paris Bariza Khiari, se refusant toutefois à parler de “défaite”. Le groupe LREM comptait 29 élus dans le Sénat sortant. Leur chef de file François Patriat ne tablait plus dimanche soir que sur “20 à 30” sénateurs à l’issue du scrutin, loin des objectifs qu’il s’était fixés dans l’euphorie des législatives.

Clivage gauche-droit

Au Parti socialiste, donné en mauvaise posture avant le scrutin, l’heure est au soulagement. Nous avons fait “plus que résister. Ce soir, le PS est au Sénat la première force d’opposition de gauche”, s’est félicité le député Luc Carvounas pour qui ces sénatoriales marquent aussi “le retour du clivage gauche-droite”. “La droite fait un carton, LREM prend une branlée et nous, on sauve les meubles”, résumait un autre responsable socialiste.

“Déjà au moins 10 sénateurs élus/réélus : face à #Macron, nous continuerons d’être la voix du peuple au @Senat” ont twitté pour leur part les élus communistes. Réélu à Paris, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent tablait sur “11 à 13 sénatrices et sénateurs à l’arrivée”.

Le FN ne remporte pour sa part aucun nouveau siège, mais enregistre une “vraie augmentation en voix”, selon sa présidente Marine Le Pen.

Droite forte

A Paris, le PS a bien résisté en conservant quatre sièges, le même nombre que LR, qui progresse au détriment des centristes. La maire de Paris Anne Hidalgo s’est ainsi félicitée de disposer d'”une majorité solide, très large, respectueuse” dans la capitale.

Seule ministre du gouvernement Philippe en position éligible, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur (LREM/MoDem), a été réélue dans le Loir-et-Cher.

Favori et seul candidat à sa succession, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) est réélu dans les Yvelines. Parmi les autres personnalités en lice, les ex-ministres socialistes Laurence Rossignol, André Vallini et Patrick Kanner ont été élus ou réélus, dans l’Oise, l’Isère et le Nord.

Le collège électoral de 76’359 grands électeurs, issus largement des municipales de 2014 remportées par la droite, la plaçait de fait en position de force.

Rentrée le 2 octobre

Mais La République en marche d’Emmanuel Macron semble payer les premières difficultés du quinquennat et l’inquiétude des élus locaux confrontés aux décisions du gouvernement impactant les finances des collectivités territoriales.

Les élus locaux, qui constituent l’essentiel des grands électeurs, “ont besoin d’une relation confiance et de respect avec l’exécutif”, qui a “parfois manqué ces derniers temps”, a observé le président Larcher.

Au total, 171 sénateurs devaient être élus dimanche dans 38 départements métropolitains, quatre départements (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte) et deux collectivités d’outre-mer (Saint-Pierre-et-Miquelon et Nouvelle-Calédonie).

Le Sénat reprendra ses travaux le 2 octobre, avec l’élection de son président, qui sera sans surprise le sortant Gérard Larcher.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision