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Deux réacteurs nucléaires japonais fermeront définitivement en 2019

Les tranches 1 et 2 de la centrale nucléaire de Oi portent ainsi à 14 le nombre de réacteurs au Japon voués à fermer définitivement après la catastrophe nucléaire de Fukushima (image d'illustration). KEYSTONE/AP Kyodo News sda-ats

(Keystone-ATS) La compagnie japonaise d’électricité Kansai Electric Power a officialisé vendredi la fermeture en 2019 de deux de ses réacteurs nucléaires vieillissants. Elle juge trop élevé le coût de leur mise en conformité avec les nouvelles normes de sécurité post-Fukushima.

Dotées d’une capacité de 1175 mégawatts chacune, les tranches 1 et 2 de la centrale nucléaire de Oi, dans la région de Fukui (ouest), portent ainsi à 14 le nombre de réacteurs au Japon voués à fermer définitivement après la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011. Cette dernière avait été causée par un très violent séisme, suivi d’un énorme tsunami.

Depuis ce désastre, la pire catastrophe nucléaire mondiale depuis Tchernobyl en 1986, le Japon a considérablement rehaussé le niveau de ses exigences de sécurité nucléaire.

Kansai Electric Power avait un temps envisagé de solliciter une prolongation de 20 ans de la durée d’exploitation des unités 1 et 2 d’Oi, mises en service en 1979. Mais la compagnie a estimé que les coûts seraient trop importants, alors qu’elle prévoit déjà d’investir quelque 830 milliards de yens (plus de 7 milliards de francs) pour remettre aux normes les sept autres réacteurs qu’elle opère dans la région de Fukui.

Pour une relance du nucléaire

Actuellement, seulement 5 réacteurs sont en service au Japon, tous de type à eau pressurisée (PWR ou REP), sur un parc de 54 unités avant la catastrophe de Fukushima. Le Premier ministre Shinzo Abe est toutefois favorable à une relance de l’énergie nucléaire au Japon, au nom de la réduction de sa forte dépendance énergétique, de son développement économique et du respect de ses engagements contre le réchauffement climatique.

Son gouvernement ambitionne une production d’électricité provenant à 20-22% du nucléaire à horizon 2030, contre 30% avant Fukushima. Toutefois, selon des experts, cet objectif nécessitera non seulement le redémarrage de réacteurs, mais aussi la construction de nouveaux.

Début octobre, Tokyo Electric Power (Tepco) a obtenu un feu vert technique de l’autorité japonaise de régulation nucléaire pour relancer deux de ses réacteurs au Japon. C’est une première pour cet opérateur considéré comme responsable de l’accident de Fukushima.

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