Leica Geosystems passe en mains suédoises

La stratégie du patron d'Hexagon, Ola Rollen, a finalement payé. Keystone

Vendredi, à l'issue de son offre publique d'achat (OPA), Hexagon a réussi à s'emparer de l'entreprise suisse de techniques de mesure.

Le groupe suédois détient désormais plus de 70% du capital-actions de Leica Geosystems. C’est la fin d’un feuilleton à rebondissements qui avait débuté en juin.

A l’échéance de délai de l’OPA, le groupe scandinave s’est vu apporter plus de 70% des titres de Leica Geosystems, indique Hexagon sur sa page internet. Jeudi, l’entreprise basée à Stockholm avait déjà annoncé qu’elle prolongerait l’offre si le seuil de 50,1 % était atteint vendredi.

Le groupe suédois offrait aux actionnaires 440 francs et 5 de ses propres titres B par action Leica Geosystems. Dans un premier temps, Hexagon avait offert 440 francs par titre, ce qui valorisait la société helvétique sise à Heerbrugg à 1,1 milliard de francs.

Se considérant alors victimes d’un raid hostile sous-évaluant leur entreprise, les Saint-Gallois avaient répliqué en se cherchant un chevalier blanc, qu’il avaient trouvé avec le conglomérat américain Danaher. Ce géant faisait alors une contre-OPA à 500 francs par action.

L’abandon de Danaher

Acculé dans les cordes, Hexagon réagissait alors en relevant son offre. Danaher, dont l’OPA se terminait également vendredi, a finalement jeté l’éponge, refusant de surenchérir.

Reste qu’Hexagon aura dû se battre jusqu’au dernier jour. Jeudi, ne disposant toujours pas des 50,1 % du capital de sa cible, le groupe suédois a dû lancer un dernier appel aux actionnaires de Leica Geosystems

Hexagon a donc présenté une nouvelle fois sa proposition de rachat comme une bonne affaire pour les détenteurs de titres Leica Geosystems. Selon la société basée à Stockholm, le cours de son titre a progressé de 28% en Bourse depuis l’annonce, fin juin, de ses visées sur son concurrent de Suisse orientale.

Le soutien des syndicats

Après avoir apporté à son offre cinq de ses propres titres, Hexagon a aussi marqué des points auprès des syndicats.

Ola Rollén, le patron du groupe scandinave, s’est ainsi engagé à garantir dans une large mesure les conditions de travail actuelles des employés de Leica Geosystems, affirmant par ailleurs que la société saint-galloise demeurerait largement autonome en cas de reprise.

«Hexagon œuvre dans le même secteur que Leica Geosystems et les deux entreprises partagent même quelques clients. Elles peuvent donc développer de bonnes synergies», expliquait dernièrement à swissinfo l’analyste de la banque cantonale de Zurich Serge Rotzer.

A la Bourse suisse, l’action du groupe saint-gallois a clôturé vendredi en baisse de 0,3% par rapport à la veille à 578 francs en matinée. L’indice élargi SPI a pour sa part gagné 0,67%.

Reste que la bataille entre Danaher et Hexagon a fortement bénéficié au titre de Leica Geosystems, celui-ci ayant gagné jusqu’à plus de 200 francs depuis le mois de juin.

A mi-août, l’action du groupe saint-gallois a ainsi atteint un plus haut de 579 francs, alors qu’elle évoluait autour de 370 francs avant l’annonce de l’offre d’Hexagon.

swissinfo et les agences

Faits

Juin 2005: Hexagon lance une OPA hostile sur Leica Geosystems en offrant 440 francs par action.
Juillet: les dirigeants de Leica Geosystems conseillent aux actionnaires d’accepter l’OPA amicale de Danaher qui propose 500 francs par action.
Août: un réexamen de la situation financière et une offre plus généreuse de Hexagone (573) convainc les dirigeants de Leica Geosystems d’adopter une attitude neutre.
Septembre: Danaher renonce à relever son offre et c’est finalement Hexagon qui s’empare de plus de 70% du capital-actions de Leica.

En bref

– Leica Geosystems a été fondé il y a pratiquement 200 ans. L’entreprise produit des appareils de mesure de la Terre.

– Son siège se trouve à Heerbrugg, dans le canton de St-Gall.

– La société emploie environ 2400 personnes dans 23 pays (900 en Suisse).