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Merck Serono privilégie la Suisse

Elmar Schnee, patron de la nouvelle compagnie, est suisse. Keystone

Lors de son entrée en fonction lundi, le Suisse Elmar Schnee, patron de la nouvelle compagnie Merck Serono SA, a annoncé la création de 50 à 80 nouveaux emplois en Suisse.

Genève sera non seulement le siège de la filiale pharmaceutique, mais la production de l’anti-cancéreux Erbitux se fera sur le site de Corsier-sur-Vevey.

Lundi à Genève, le Suisse Elmar Schnee, patron du géant pharmaceutique allemand Merck, a endossé officiellement ses fonction de directeur général de Merck Serono SA.

«Le seul et principal objectif de cette intégration est pour notre société d’être la meilleure dans nos deux grandes activités, très complémentaires», a affirmé lundi devant la presse le nouveau directeur général.

L’accord d’acquisition d’actions du groupe d’Ernesto Bertarelli, racheté en septembre 16,6 milliards de francs, a été clôturé. La direction générale a été nommée et le Conseil d’administration élu le 5 janvier. Le processus d’intégration va donc pouvoir progresser.

Division basée à Genève

Cette année, Merck Serono SA fusionnera avec l’actuelle division Merck Ethicals et opérera en tant que nouvelle division Merck Serono au sein du pôle Activités Pharmaceutiques de Merck KGaA.

Le siège de cette division sera basé à Genève, dans un immeuble flambant neuf conçu et financé par Ernesto Bertarelli. Merck Serono sera l’une des entités biopharmaceutiques les plus importantes au monde, avec des ventes atteignant 5,76 milliards de francs et environ 14500 employés.

Corsier plutôt que Darmstadt

Merck Serono est très «fortement implantée dans la neurologie» avec le Rebif, médicament destiné au traitement de la sclérose en plaques. Elle est aussi active sur le marché du métabolisme et de la croissance avec Saizen, Serostim et Zorbtive. Plus récemment, la société a abordé le domaine du psoriasis avec Raptiva.

Mais la grande innovation est l’arrivée de la production d’un anti-cancéreux, l’Erbitux, développé depuis deux ans par le groupe familial allemand, maison-mère de Merck Serono. Ce produit est destiné à devenir l’un des deux moteurs de la croissance de Merck Serono avec le Rebif. Il fera l’objet d’investissements mais leur montant n’a pas été révélé.

Merck avait annoncé en août une enveloppe de 190 millions sur le site allemand de Darmstadt. Mais c’est Corsier-sur-Vevey (Vaud), qui emploie 220 salariés, qui l’emporte, «pour des raisons d’efficacité».

Elmar Schnee a annoncé la création de 50 à 80 nouveaux emplois industriels. Le siège de Darmstadt n’a du reste pas caché sa déception lundi dans les médias allemands.

La Suisse plus attrayante

Et les conditions cadres en Suisse sont «meilleures qu’en Allemagne», a-t-il souligné.

«C’est un grand départ que nous prenons», a expliqué le patron de Merck Serono. «Nous investissons 3 millions d’euros par jour dans la recherche et le développement pour nos différentes activités.»

La société se donne les moyens de construire son «succès» et sa «profitabilité», a estimé son nouveau patron.

Pas de coupes drastiques

«Serono n’est pas un second choix.» L’entreprise genevoise détenue auparavant par la famille Bertarelli, principal actionnaire, avait renoncé à se vendre au printemps 2006 alors même que le groupe Merck visait le contrôle de Schering, auquel il a finalement renoncé.

«Il faut quelquefois être patient», a précisé Elmar Schnee.

Le mariage qui s’opère n’est pas «basé sur une coupe drastique dans les coûts ni sur une baisse des effectifs». L’intégration se met en place autour de 25 équipes constituées de 170 managers avec comme but «une organisation globale qui va tendre vers la plus grande efficacité».

Indemnités

Outre Elmar Schnee, la direction générale est composée d’Olaf Klinger (Merck) aux finances et de François Naef (Serono), directeur administratif.

Le conseil d’administration, composé de sept membres, est dirigé par Michael Becker.

Ernesto Bertarelli s’est retiré de la direction et du conseil sans compensation particulière. En raison des programmes de participation des collaborateurs de Serono, il détient des options qui pourraient atteindre «un montant total de 12,54 millions de francs».

En plus de M. Bertarelli, trois anciens membres de la direction quittent le
groupe et se verront dédommagés à hauteur d’une somme totale de 15 millions de francs.

swissinfo et les agences

Avec 14’500 collaborateurs (4600 issus de Serono), la nouvelle société, filiale du groupe allemand Merck, représente un chiffre d’affaires de quelque 3,6 milliards d’euros (environ 5,76 milliards de francs).

Elle est leader mondial dans la médecine de reproduction avec plusieurs médicaments (Gonal-F, Luveris et et Ovidrel).

Elle dispose de 28 projets de développement clinique et d’un budget de recherche et de développement d’un milliard d’euros.

L’anti-cancéreux Erbitux, développé depuis deux ans par la maison-mère de Merck Serono, va générer 50 et 80 nouveaux emplois en Suisse.

Le groupe de chimie-pharmacie allemand Merck KGaA a lancé mardi une offre publique sur les derniers titres en circulation du groupe genevois Serono.
Il contrôle 84% du capital et 89% des droits de vote suite à des achats sur le marché et au rachat des parts de la famille Bertarelli.
Merck propose 1100 francs par action Serono dans une offre valable jusqu’au 5 février.
La Commission des offres publiques d’achat (COPA) a donné son feu vert à l’OPA qui peut démarrer sans délai.

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