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Emeutes anti-Chine: 3 ans de prison pour des manifestants

La mouvance "localiste" est née sur les cendres de la "révolte des parapluies" de l'automne 2014, qui avait vu des dizaines de milliers de militants pro démocratie échouer à arracher la moindre concession à Pékin. KEYSTONE/EPA/JEROME FAVRE sda-ats

(Keystone-ATS) Trois manifestants hongkongais ont été condamnés vendredi pour “émeute” à trois ans de prison lors de violentes manifestations antichinoises survenues l’an dernier dans l’ex-colonie britannique. Une nouvelle manifestation est prévue le 26 mars.

Ces condamnations sont prononcées à moins de dix jours de l’élection du prochain chef du gouvernement hongkongais, un scrutin dénoncé par le camp démocrate comme biaisé en faveur de Pékin.

Les militants pro démocratie ont d’ores et déjà annoncé une manifestation le 26 mars, jour de l’élection du chef de l’exécutif par un comité de 1194 personnes, issues pour la plupart de groupements socio-professionnels acquis à Pékin.

Pour plus d’autonomie

Les trois manifestants condamnés vendredi avaient pris part aux émeutes survenues en 2016, la nuit du Nouvel An chinois.

Une manifestation de soutien à des marchands ambulants que les autorités voulaient faire déguerpir avait dégénéré en violents affrontements. Aux avant-postes, des jeunes de la mouvance dite “localiste” qui veulent plus d’autonomie face à Pékin.

Les meneurs présumés, membres du groupe “Hong Kong Indigenous”, seront jugés l’année prochain.

Les trois condamnés, deux étudiants et un cuisinier, âgés de 23, 20 et 33 ans, ne sont pas des militants très connus. La défense a expliqué qu’ils voulaient protester contre le gouvernement de Hong Kong perçu comme une marionnette de Pékin, mais, a estimé le juge, “la violence, c’est la violence”.

Une centaine de blessés

Une centaine de personnes avaient été blessées, parmi lesquelles des policiers, des journalistes et des manifestants, lors de la “révolte des boulettes de poisson”, comme avaient été baptisés les incidents en référence à un mets que s’arrachent les Hongkongais.

Soixante-cinq personnes avaient été arrêtées. La police avait tiré des coups de semonce en l’air, des manifestants avaient arraché des pavés pour les lancer dans les airs et foncé sur les policiers avec des boucliers de fortune.

La mouvance “localiste” est née sur les cendres de la “révolte des parapluies” de l’automne 2014, qui avait vu des dizaines de milliers de militants pro démocratie échouer à arracher la moindre concession à Pékin.

En vertu de l’accord sur sa rétrocession à Pékin survenue en 1997, Hong Kong doit conserver ses libertés pendant 50 ans, mais de plus en plus d’habitants ont le sentiment qu’elles sont menacées.

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