Affaire Elf: la justice genevoise s’intéresse à la Handelsfinanz Bank

La justice genevoise a découvert que toutes les transactions, lors du rachat de la raffinerie allemande Leuna par Elf, sont passées par la Handelsfinanz Bank de Genève, filiale du Crédit commercial de France (CCF).

La justice genevoise, qui enquête sur l’affaire Elf, a découvert que toutes les transactions, lors du rachat de la raffinerie allemande Leuna (photo) par la compagnie pétrolière française, sont passées par la Handelsfinanz Bank de Genève, filiale du Crédit commercial de France (CCF).

Le 24 décembre 1992, l’intermédiaire André Guelfi, alors domicilié à Lausanne, reçoit 256 millions de francs français de la part de Elf. Dans la même journée, cette coquette somme est “dispatchée” vers deux sociétés. Stand-By Establishment reçoit 220 millions, et Showfast Limited, 36 millions.

Peu après, André Guelfi empochera 13 millions de francs français, correspondant à des “frais financiers”, et les redistribuera aussitôt, prenant au passage une solide commission. Toutes les opérations passent par la même banque, la Handelsfinanz de Genève.

L’établissement n’aurait-il pas dû se poser des questions? En effet, des transactions financières aussi rapides (moins d’une journée) s’apparentent davantage à une opération de blanchiment qu’à une réelle activité économique.

D’autant qu’André Guelfi, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international de la part de la justice suisse, ne cache pas que la Handelsfinanz fut bien le seul établissement, sur la place de Genève, a accepter un tel montage. “Même ma propre banque avait refusé l’opération, malgré la perspective de copieuses commissions”, reconnaît l’intermédiaire, réfugié à Paris.

Si à Genève, la Handelsfinanz ne souhaite pas s’exprimer sur ce dossier, en revanche à Paris, le Crédit commercial de France, la maison-mère, ne nie pas le rôle joué par sa filiale, mais considère qu’il s’agit d’une opération classique.

Ian Hamel