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Affaire Thomson: le banquier Jean-Pierre François innocente Roland Dumas

L'ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas. Keystone

Nouvel épisode dans l´affaire Thomson! Président de l´ancienne Banque romande, Jean-Pierre François, aurait conseillé à l´ex-ministre français Roland Dumas - son ami d´enfance - de ne pas verser de commissions à Christine Deviers-Joncour.

En 1990, afin de vendre six frégates à Taiwan, la société Thomson demande l’aide de la compagnie pétrolière Elf, réputée bien implantée en Asie. Elf, à son tour, réclame le soutien d’une entreprise bernoise, Frontier AG Bern. Pour ce «coup de main», Frontier AG aurait dû recevoir 160 millions de francs français (soit 1 pour cent de ce marché de 16 milliards de francs français). Mais à ce jour, Thomson n’a toujours pas versé la commission promise.

Cet argent était-il destiné à Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères? Elf s’est étrangement substitué à Thomson en versant une avance de 46 millions de francs français à l’amie du ministre français, Christine Deviers-Joncour.

«En 1991 Alain Gomez, alors PDG de Thomson, qui connaissait mes liens avec Roland Dumas, a demandé à me rencontrer pour me parler de cette histoire de commissions. Je lui ai bien dit de ne rien payer s’il estimait ne rien devoir», affirme l’ancien banquier à swissinfo. Jean-Pierre François réside en Suisse depuis 1946. Par son intermédiaire, Alain Gomez aurait ensuite rencontré Roland Dumas. Le ministre fait la même réponse: il ne faut pas payer.

«Je peux vous assurer que Roland Dumas n’a jamais perçu un seul centime sur cette opération. En revanche, qu’une partie de cette commission soit allée du côté de l’Elysée, cela ne serait pas très étonnant à mes yeux», lâche Jean-Pierre François, ancien conseiller de François Mitterrand. Habituellement très réservé, l’ancien président de la Banque romande – rachetée en 1971 par une société financière portugaise – lance fort rarement des informations à la légère.

A l’époque, Alain Gomez, PDG de Thomson, ne lui aurait pas cité le nom de Christine Deviers-Joncour. Il se serait contenté de parler d’une «fille de Limoges». Christine Deviers-Joncour résidait dans cette petite ville qui fut longtemps le siège électoral de Roland Dumas.

Ian Hamel

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