Aluminium: le feu rouge de Bruxelles à la fusion entre Algroup, Alcan et Pechiney
La Commission européenne interdit la fusion entre le Canadien Alcan et le Français Pechiney. Elle autorise en revanche le rapprochement entre Alcan et le Suisse Algroup. Mais les deux entreprises ont dû s'engager à céder certains de leurs actifs.
La Commission européenne met son veto au mariage à trois entre le Canadien Alcan, le Français Pechiney et le Suisse Algroup dans le secteur de l’aluminium. La Commission, «gendarme» de la concurrence en Europe, interdit la fusion Alcan-Pechiney. Elle autorise en revanche le rapprochement entre Alcan et Algroup. Mais les deux entreprises ont dû s’engager à céder certains de leurs actifs.
Les jeux sont faits. Sauf surprise de dernière minute, la Commission européenne interdira l’acquisition de Pechiney par Alcan. Motif: ce regroupement donnerait lieu à la création ou au renforcement de positions dominantes sur plusieurs marchés. C’est incompatible avec les règles européennes sur la concurrence.
En revanche, l’exécutif communautaire devrait donner son aval à la fusion entre Alcan et Algroup. Les deux entreprises étaient elles aussi susceptibles de se retrouver en position dominante sur plusieurs marchés. Elles ont toutefois accepté de céder une partie de leurs activités à des tiers, histoire de ne pas étrangler leurs concurrents.
Algroup vendra une usine d’alumine trihydratée à Martinswerk, en Allemagne. Il se séparera également de Star, un producteur de tôles de matrices lithographiques à Bridgenorth, en Grande-Bretagne. Pour la Commission, ces sacrifices permettront une saine concurrence sur le marché des 19 pays membres de l’Espace économique européen.
Reste qu’en autorisant la fusion Alcan-Algroup, mais en interdisant celle entre Alcan et Pechiney, Bruxelles empêche le mariage à trois. Il devait donner naissance à APA, le numéro deux mondial de l’aluminium, un groupe pesant 22 milliards de dollars. Un coup dur pour Pechiney, condamné à rester sur le bord de la route. Certains analystes estiment toutefois que le groupe français a depuis longtemps une stratégie alternative en tête.
Olivier Thomas, Bruxelles
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.