Courrier électronique: couac et coup dur pour Sunrise
Sunrise se demande comment regagner le capital confiance des clients de son service d´accès gratuit à l´Internet. Pendant un mois et à son insu, leurs données personnelles pouvaient en effet être lues sur le web. L´opérateur suisse se veut rassurant.
Depuis mardi, les gens de Sunrise ont la fièvre. Ce jour-là, un journaliste de l’hebdomadaire zurichois «Die Weltwoche» leur a téléphoné pour leur dire qu’il avait découvert, par hasard, que des données personnelles de clients du service «freesurf» étaient disponibles sur Internet, y compris des mots de passe. Vérification faite aussitôt, Sunrise s’est alors empressée de bloquer l’accès à ces informations confidentielles.
Dans un message envoyé le lendemain par e-mail aux détenteurs des quelque 400 000 boîtes de messagerie de «freesurf», Sunrise explique que cette malheureuse panne est en quelque sorte la rançon du succès.
Elle s’est produite, sans que personne ne s’en rende compte, dans la nuit du 1er au 2 juillet déjà, lors de l’installation de nouveaux serveurs destinés à satisfaire la demande croissante du public. L’entreprise suisse ajoute qu’elle n’avait jusqu’alors rencontré aucun indice d’éventuels abus et suppose que «seuls quelques clients, s’il en est, sont touchés par ce problème».
N’empêche. Car même si l’incident ne devait nuire personnellement à aucun des milliers d’utilisateurs de ce service, il aura en tout cas révélé une grosse faille technique et repose les questions de toujours sur la sécurité des messageries électroniques. S’il a été possible de lire des mots de passe, c’est que ces données avaient été stockées «en clair» et que les fichiers étaient mal protégés, nous explique un informaticien.
Odilo Guntern, le préposé fédéral à la protection des données, a déjà pris contact avec la direction de Sunrise pour savoir comment ce gros problème de sécurité a pu avoir lieu et comment l’entreprise entend prévenir efficacement ce genre de panne. Mais en l’état, il n’est question d’aucune sorte de poursuite.
Reste le conseil que les spécialistes ne se lassent de répéter: la prudence s’impose quand il s’agit de transmettre des données personnelles via Internet.
Rien ne vous empêche, nous dit un expert, d’utiliser un service e-mail, gratuit ou non, et en même temps de coder vos messages!
Quant aux fournisseurs d’accès, ils savent bien que le commerce électronique ne se développera que si la confiance des consommateurs leur est totalement acquise. C’est bien le problème qui se pose aux gens de Sunrise au lendemain d’une secousse dont ils n’ont pas encore eu le temps de mesurer l’ampleur, trop occupés qu’ils sont à colmater la brèche et rassurer leur clientèle.
Bernard Weissbrodt
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