Décharge de Bonfol: la France et la Suisse poursuivent le dialogue
La ministre française de l’Environnement, Dominique Voynet, rencontre ce lundi à Berne son homologue suisse, Moritz Leuenberger. Au centre des discussions: l’assainissement de la décharge jurassienne de Bonfol.
La ministre française de l’Environnement, Dominique Voynet (photo d’archive), rencontre ce lundi à Berne son homologue suisse, Moritz Leuenberger. Au centre des discussions: l’assainissement de la décharge jurassienne de Bonfol.
L’affaire a éclaté le 11 janvier dernier, lorsque le canton du Jura a annoncé son intention de se débarrasser définitivement de la décharge de Bonfol. Une décharge, rappelons-le, qui contient, depuis 1976, 114 000 tonnes de déchets toxiques, provenant principalement des industries chimiques bâloises, mais aussi de l’armée suisse et de l’industrie horlogère.
Début janvier donc, le canton du Jura a décidé d’appliquer la nouvelle ordonnance fédérale sur les sites contaminés, qui s’appuie sur le principe du pollueur-payeur. Il s’est ainsi adressé aux sept entreprises bâloises concernées, dont Novartis, Ciba, Clariant et Hoffmann-La Roche.
L’affaire a aussitôt mis le feu aux poudres en France. Et il y a de quoi: la décharge jurassienne se trouve à quelques kilomètres de la frontière. Les autorités craignent une pollution des nappes phréatiques, craintes répercutées par les médias français. Le ton monte. On parle même d’un éventuel «Tchernobâle». La ministre française, Dominique Voynet, envisage de se rendre à Bonfol. Bref, l’affaire a pris la dimension d’un véritable contentieux entre la France et la Suisse.
Mais depuis le début du mois, le jeu s’est largement calmé. Les autorités cantonales jurassiennes ont demandé le soutien de la Confédération dans leur démarche auprès des entreprises chimiques bâloises. Et les autorités fédérales ont entamé le dialogue avec la France.
Berne a réussi à rétablir la confiance en faisant part de sa bonne volonté de garantir l’assainissement de la décharge jurassienne. Il faut dire que les interlocuteurs sont de la même famille. Le socialiste Moritz Leuenberger et Philippe Roch, le directeur de l’Office fédéral l’environnement – un ancien responsable du WWF – ont d’ores et déjà en partie rassuré l’écologiste Dominique Voynet. Elle ne se rend donc pas à Bonfol ce lundi. Les discussions auront lieu dans le cadre plus feutré de Berne.
Catherine Miskiewicz
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