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De la route au rail… à petits pas

L'exemple idéal de camions «chargés» sur le rail. Keystone Archive

Le transfert du trafic marchandises de la route au rail progresse lentement. En trois ans, le nombre de camions traversant les Alpes suisses a diminué de 8%.

Toutefois, l’objectif fixé pour 2009 ne pourra pas être atteint sans nouvelles mesures. Et le problème du trafic intérieur demeure entier.

Le second rapport bisannuel remis par le Conseil fédéral aux commissions parlementaires compétentes montre que l’objectif fixé par la loi, à savoir, stabiliser le trafic des marchandises au niveau de 2000, a été atteint fin 2003.

Malgré une croissance globale du trafic, le nombre de camions franchissant les Alpes a passé de 1,4 million à 1,29 million, soit un recul de 8%.

Et les chiffres relevés pour les neuf premiers mois de 2004 confirment cette évolution, souligne le ministre des transports Moritz Leuenberger.

Par rapport à l’an dernier, les courses de transit ont reculé de 2%, soit 20’000 camions de moins. Le rail a même réussi à regagner des parts de marché par rapport à la route pour la première fois depuis la réouverture du tunnel routier du Gothard.

Maintenir le cap

Les mesures prises jusqu’ici semblent donc avoir été déterminantes. Notamment l’introduction de la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP) et le relèvement de 28 à 34 tonnes du poids maximal des camions en janvier 2001.

Le ministre des transports désire donc poursuivre sur cette voie. La RPLP va ainsi augmenter dès 2005, parallèlement à l’autorisation des 40 tonnes, et devrait atteindre son taux maximal dès l’entrée en service du tunnel de base du Löstchberg en 2007.

Mais l’objectif fixé pour 2009, soit la réduction à 650’000 véhicules par an, ne pourra toutefois pas être atteint sans nouvelles mesures.

Plusieurs pistes à l’étude

Plusieurs pistes sont étudiées. La priorité devrait aller au renchérissement des transports routiers. Deux instruments sont évoqués: une bourse avec mise aux enchères des courses de transit, ou un péage aux tunnels.

«On ne peut pas se voiler la face», reconnaît cependant Moritz Leuenberger. Les mesures étudiées seront contestées ou devront être discutées avec l’Union européenne (UE).

Mais la volonté demeure. La politique de transfert est un mandat donné par le peuple et les cantons, à plusieurs reprises, en votation populaire, a relevé le conseiller fédéral. «On veut y arriver».

Collaboration internationale

Selon le rapport, le Conseil fédéral décidera en 2006 – en fonction des conditions-cadres du moment et des résultats des examens – s’il faut modifier les délais et les buts fixés ou s’il faut prendre de nouvelles mesures.

A noter qu’un transfert durable de la route au rail ne saurait être réalisé qu’au niveau suisse. Il s’agit d’une tâche qui concerne l’Europe entière, insiste Moritz Leuenberger.

Au sein de l’UE, plusieurs pays ont pris des mesures allant dans le sens souhaité, se félicite-t-il. Ainsi, l’Allemagne percevra une redevance comparable à la RPLP dès 2005 et l’Autriche a introduit un système de péage en janvier 2004.

Moins de camions, mais plus gros!

Enfin, s’il y a moins de poids lourds en transit par les Alpes, la quantité de marchandises transportées par la route est, elle, en augmentation en Suisse.

Selon l’organisation écologiste Initiative des Alpes, le tonnage des marchandises transportées par la route a augmenté de 30% entre les années 2000 et 2003. En d’autres termes, il y a moins de camions, mais ils sont plus gros.

L’organisation écologiste s’attend également à une reprise de la croissance avec, consécutivement, une augmentation du trafic poids lourds. Elle prédit qu’en l’absence de nouvelles mesures, les camions qui transitent par les Alpes seront toujours plus d’un million en 2015.

swissinfo avec les agences

En 2003, 1,3 millions de camions ont traversé les Alpes suisses
L’objectif fixé pour 2009 est une réduction à 650 000 véhicules par an
Entre 2000 et 2003, le nombre de camions franchissant les Alpes a passé de 1,4 à 1,3 millions

– La politique de transfert est un mandat donné par le peuple et les cantons à plusieurs reprises en votation populaire, a relevé le conseiller fédéral.

– Les principales mesures prises jusqu’ici pour limiter le trafic des marchandises sont l’introduction de la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP) et le relèvement de 28 à 34 tonnes du poids maximal des camions en janvier 2001.

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