
Des montres suisses de LVMH en Chine

Le numéro un mondial des produits de luxe, Louis Vuitton Moët Hennessy, s'attaque au marché chinois. Grâce à ses montres suisses de prestige.
Le marché du luxe en Chine est encore embryonnaire. Mais il existe une classe émergente de riches Chinois désireux de porter à leur poignet une montre de grande marque suisse en guise de signe de leur réussite.
Aussi, Louis Vuitton Moët Hennessy a-t-il décidé de séduire cette clientèle. Il va en effet ouvrir dans les plus grandes villes chinoises trente boutiques exclusives.
Tag Heuer, Zenith et Ebel
Dans un premier temps, elles vendront les montres de ses marques Tag Heuer et Christian Dior. Plus tard viendront s’ajouter celles de Zenith et de Ebel.
«Vous rencontrez, ces jours-ci en Chine, de jeunes entrepreneurs et de jeunes femmes très exigeantes en matière de montres et d’accessoires», note Philippe Pascal, le responsable du département montres chez LVMH.
Jusqu’ici, les Chinois les plus riches se rendaient à Hong Kong pour acheter des montres suisses. Ils évitaient ainsi d’avoir à payer une TVA chinoise de 35% en moyenne sur les produits de luxe.
Mais, depuis l’accession de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), cette barrière tarifaire devrait, cette année, être réduite, à 10%.
D’autres horlogers suisses
«Les Chinois les plus riches pourront s’épargner les frais d’un voyage à Hong Kong. D’où l’intérêt de LVMH mais aussi des grands horlogers suisses comme le groupe Swatch ou Rolex de se rapprocher d’eux», observe un analyste de la maison de titres UBS Warburg à Hong Kong.
L’appétit de ces riches Chinois pour les montres suisses de luxe est déjà évident. Selon l’Association des importateurs de montres de Hong Kong, les montres suisses réexportées de Hong Kong vers le reste de la Chine ont augmenté, en 2001, de 143% pour atteindre 51 millions de dollars US.
«En 2001, la Chine est devenue, pour les montres suisses réexportées depuis Hong Kong, la troisième destination, après la Corée du Sud et le Japon», constate Kurt Hefti, président de l’Association des importateurs de montres de Hong Kong.
Aventure risquée
Pour LVMH et les horlogers suisses, l’aventure chinoise n’est pas sans risques. C’est le pays au monde qui fabrique le plus de contrefaçons de montres suisses. Une fausse Rolex ne coûte pas plus de 12 dollars à Shanghai.
Mais les riches Chinois préfèrent, aujourd’hui, porter de vraies montres suisses. La plupart d’entre eux seraient prêts à payer entre 2400 et 3000 dollars pour l’une d’entre elles.
Les plus fortunés investiraient entre 10 000 et 20 000 dollars dans les marques suisses les plus luxueuses.
swissinfo/Georges Baumgartner

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