Forte amende pour le Credit Suisse au Japon
Le Bureau de l´administration fiscale de Tokyo condamne le groupe bancaire suisse à une amende de plus de 80 millions de francs pour avoir omis de déclarer plus de 200 millions de francs de bénéfices entre 1997 et 1999.
Les sanctions continuent de pleuvoir sur le Credit Suisse plus d’un an après avoir été accusé par le gouvernement japonais d’avoir aidé des institutions financières japonaises en difficulté à dissimuler des dizaines de milliards de dollars de dettes à l’étranger à l’aide de produits dérivés.
Outre sa réputation, le groupe suisse a, déjà, perdu au Japon l’une de ses licences bancaires; l’un de ses anciens responsables a été arrêté pour avoir entravé l’enquête de la justice japonaise. Et les autorités financières japonaises ont même entamé une action devant un tribunal de Tokyo.
De son côté, le fisc japonais attaque le Credit Suisse la où il est le plus vulnérable. L’administration fiscale de Tokyo inflige une amende aux succursales japonaises de trois unités du groupe suisse: Credit Suisse Financial Products (CSFP) à Londres, Credit Suisse First Boston Securities à Hong Kong et Credit Suisse First Boston à Zurich.
Ces trois unités sont accusées d’avoir cédé à la pratique de l’optimisation fiscale qui consiste à transférer à l’étranger leurs bénéfices retirés au Japon sur leurs opérations de produits dérivés pour avoir à payer moins d’impots.
A l’agence de presse japonaise Kyodo, un porte-parole du Credit Suisse à Tokyo declare que la banque a deja payé l’amende de 5 milliards de yens même si elle ne partage pas les conclusions de l’enquête de l’administration fiscale de Tokyo.
« Nous ne sommes pas d’accord avec l’interprétation de l’administration fiscale japonaise à propos du pays dans lequel nous devons payer des impôts sur des bénéfices obtenus de nos transactions financières internationales », observe le porte-parole.
Le Credit Suisse à Tokyo a nommé, entre-temps, un banquier japonais très bien introduit dans les allées du pouvoir de la deuxième économie du monde pour regagner sa confiance et retrouver l’estime de sa clientèle locale.
Georges Baumgartner, Tokyo

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