Forte de ses bons résultats, l’UBS veut convaincre la bourse
Les résultats 1999 de la première banque suisse sont conformes aux attentes: doublement du bénéfice, rendement des fonds propres supérieur à 20 pour cent. Mal aimée de la bourse, l’UBS tente de regagner la confiance des milieux financiers.
Les résultats 1999 de la première banque suisse sont conformes aux attentes: doublement du bénéfice, rendement des fonds propres supérieur à 20 pour cent. Mal aimée de la bourse, l’UBS multiplie les initiatives pour regagner la confiance des milieux financiers.
Les résultats annuels de l’UBS sont dans le sillage des chiffres intermédiaires de l’automne dernier et reflètent une certaine accélération au quatrième trimestre. Le bénéfice net après impôts a plus que doublé (plus 108 pour cent), à 6,3 milliards de francs. Le rendement des fonds propres, principal critère de rentabilité des banques, s’établit à 21,2 pour cent, un niveau équivalent aux établissements financiers anglo-saxons comparables et qui correspond aux objectifs fixés lors de la création de l’UBS, fin 1997, à la suite de la fusion avec la SBS.
Un examen détaillé de ce bilan donne cependant une image plus contrastée. Ainsi, la division Private Banking (gestion de patrimoine), pilier principal du groupe et numéro 1 mondial dans son secteur, voit son bénéfice reculer de plus de 15 pour cent, à 2,65 milliards de francs. Un véritable revers en termes de rentabilité. Car dans le même temps, la masse d’actifs gérés a progressé de 20 pour cent, pour atteindre 731 milliards de francs.
Anticipant ce mauvais résultat, l’UBS a déjà réagi. En février, le chef de la gestion de fortune et numéro 2 du groupe, Rodolfo Bogni, a été remercié et remplacé par le Jurassien Georges Gagnebin. Par ailleurs, la division Private Banking a été purement et simplement supprimée en tant que telle, à la faveur d’une restructuration en trois unités d’affaires. Désormais, la gestion de fortune en Suisse est intégrée dans la division Suisse, cependant que la gérance de patrimoine des clients à l’étranger est regroupée au sein de la division banque d’affaires Warburg.
A ces changements se sont ajoutés, début mars, la fusion en une seule entité des deux sociétés de gestion institutionnelle du groupe, Brinson Partners et Phillips & Drew, et le départ du président de Brinson, son fondateur Gary Paul Brinson. Autant de mesures qui n’ont toujours pas suffi à restaurer la confiance des milieux financiers dans l’action UBS, sur fond de rumeurs récurrentes d’OPA étrangère ou de départ du patron, Marcel Ospel.
L’objectif prioritaire de l’UBS est donc plus que jamais de convaincre la bourse. La cotation à Wall Street, prévue cette année encore, pourrait l’y aider. De même qu’un programme de rachat d’actions, une mesure généralement appréciée des investisseurs. Enfin, la première banque du pays joue à fond la carte Internet, un domaine où elle est partie plus tard que son concurrent Credit Suisse Group. A l’automne, un service électronique en ligne «paneuropéen» dans le secteur des placements privés sera lancé, annonce l’UBS. Coût de l’investissement pour cette seule année: 250 millions de francs.
Joël Quilleré
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