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Genève a perdu la bataille du «.com»

Les Etats-Unis ont obtenu que la supervision des domaines génériques anciens et nouveaux soit confiée à un nouvel organisme en Californie. ICANN http://www.icann.org/

La création de nouveaux noms de domaine générique comme le «.com» démarre. Genève a tenté de devenir le centre de ces nouveaux territoires numériques. Mais, les Américains ne sont pas prêts à lâcher ce qui constitue le cœur même de l'internet.

Avec la pénurie de «.com» – ils s’en enregistrent de 20 000 à 25 000 par jour – l’ouverture de nouveaux noms de domaines génériques est devenue cruciale pour le développement de l’internet.

La fin du monopole de Network Solutions sur l’attribution de ces adresses, programmée pour septembre prochain, avait été perçue comme l’occasion de «désaméricaniser» le net et d’en attirer l’épicentre à Genève. La manière dont cet élargissement s’opère aujourd’hui témoigne que la tentative a fait long feu.

En mai 1997, un document, le memorandum of understanding (gTLD-Mou), soutenu par l’Internet Society, l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle et l’Organisation internationale des Télécommunications (deux ONG genevoises), recommandait la création de sept domaines génériques.

La promotion économique de la République triomphait alors car CORE (le Council of Registrars) devait prendre en charge la supervision de ces sept nouveaux domaines depuis Genève. Mais l’administration américaine en a décidé autrement.

Au prix d’un bras de fer avec les Européens et les organisations internationales, les Etats-Unis ont, de green paper en white paper, obtenu que la supervision des domaines génériques anciens et nouveaux soit confiée à un nouvel organisme, ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), international certes, mais basé en Californie.

«Il faut savoir que derrière l’élargissement des noms de domaine se cache des enjeux de pouvoir et d’argent considérables», explique Rosa Delgado, directrice des relations internet-industrie à la SITA à Genève et nouvelle élue au comité directeur de l’Internet Society.

Ainsi, les roots servers A, véritables coffres-forts électroniques où sont enregistrés toutes les adresses pour les e-mails comme pour les sites, demeureront Outre-Atlantique. CORE n’est plus qu’une association de registrants.

A Yokohama en juillet dernier, ICANN a finalement adopté le principe de l’ouverture de nouveaux noms de domaines génériques.

L’échec de la tentative genevoise n’a donc pas été inutile. Le règne sans partage du «.com» va s’achever grâce à une procédure d’élargissement des noms de domaine qui est lancé en ce moment.

Fabrice Delaye

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