Hausse des tarifs postaux: La Poste devra attendre

Les prix des envois de lettres et de colis ne seront pas adaptés le 1er juillet prochain. Le gouvernement a refusé la demande de La Poste. Du côté du géant jaune, c’est la déception. L’entreprise encaissera 100 millions de francs de moins que prévu.

Les prix des envois de lettres et de colis ne seront pas adaptés le 1er juillet prochain. Le gouvernement a refusé la demande de La Poste. Du côté du géant jaune, c’est la déception. L’entreprise encaissera 100 millions de francs de moins que prévu.

La décision d’un moratoire sur la hausse des tarifs a été communiquée jeudi par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et des communications (DETEC). Le département de Moritz Leuenberger souhaite, en effet, d’abord connaître les répercussions exactes de l’assujettissement de certaines prestations de La Poste à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Aucune décision ne sera prise avant que ces éléments ne soient connus. Avec une telle coordination, les autorités veulent éviter que deux hausses de prix aient lieu en un court laps de temps. Concrètement, l’éventuelle entrée en vigueur de nouveaux tarifs ne saurait donc être attendue avant le 1er janvier 2001, précise le DETEC.

La Poste avait demandé une hausse des prix pour les lettres et les colis en janvier dernier. Comme dans les pays voisins, le géant jaune prévoit d’échelonner sur trois niveaux le prix des lettres jusqu’à 250 grammes. Pour une lettre en courrier A, par exemple, le prix serait de 1 franc jusqu’à 50 grammes, de 1,20 franc entre 51 et 100 grammes et de 1,50 franc entre 101 et 250; actuellement, le prix d’une lettre en courrier A est de 90 centimes, quel que soit le poids.

«Nous regrettons vivement la décision du DETEC», commente le porte-parole de La Poste, Ian Hennin. Et pour cause, cette décision signifie un manque à gagner d’environ 100 millions de francs pour le géant jaune. «Nous aurons d’autant plus de peine à atteindre l’autonomie financière exigée par la Confédération», souligne Ian Hennin.

La Poste pourra toutefois augmenter ses tarifs internationaux dès le 1er juillet. En effet, les décisions du DETEC ne concernent que les secteurs où cette dernière détient encore une position de monopole. Or, le courrier international évolue dans un système de libre concurrence. La Poste justifie cette hausse du fait que les entreprises postales partenaires des pays destinataires lui demandent des indemnités plus élevées pour le transport du courrier.

Olivier Pauchard