Horlogerie suisse: une euphorie qui pourrait coûter cher
L’industrie horlogère suisse a battu des records en terme de chiffre d’affaires en 1999, augmentant son résultat de 6,9 pour cent par rapport à 1998, année pourtant qualifiée d’exceptionnelle. Mais elle aurait tort de ne pas s’interroger sur son avenir.
L’industrie horlogère suisse a battu des records en terme de chiffre d’affaires en 1999, augmentant même son résultat de 6,9 pour cent par rapport à 1998, année pourtant qualifiée d’exceptionnelle. Mais elle aurait tort de ne pas s’interroger sur son avenir.
Née des résultats économiques de 1999, l’euphorie qui règne au sein du secteur horloger suisse cache, à terme, un danger sournois. Il faut savoir que, non seulement la quantité de pièces est en constante diminution, mais que la structure même des montres produites en Suisse change. L’exemple le plus frappant concerne les montres en métaux précieux. En quantité, elles comptent pour 5 pour cent mais génèrent 44 pour cent de la valeur totale des ventes.
Pour être tout à fait concret, on peut dire que le prix des montres suisses ne cesse de grimper. Or, on a trop tendance à croire que l’horlogerie suisse ce ne sont que quelques grands noms qui font rêver. Ces entreprises de prestige, en quantité de pièces produites, sont minuscules. Mais, comme elles diffusent des produits à haute valeur ajoutée et en tirent un large profit, elles agissent comme un aimant chez de nombreux fabricants qui, tous, tendent à rejoindre le club de ce que l’on appelle le haut de gamme, laissant ainsi de très grands vides.
La concurrence, loin d’être stupide, remplit peu à peu le créneau libéré par les horlogers helvétiques, avec des produits d’excellente qualité. Or, si la conjoncture mondiale se met à tousser un peu fort, les produits suisses, trop chers, auront beaucoup de peine à séduire, laissant de nombreuses sociétés sur le bord de la route avec, à la clé une nouvelle crise grave dont l’horlogerie helvétique ne se remettra peut-être pas.
Eric Othenin-Girard
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