Internet: un fonds japonais pour les entreprises suisses

Le groupe japonais Softbank veut devenir le premier investisseur du Vieux Continent dans des sociétés Internet. Il a décidé de créer deux fonds d'une valeur totale d'un milliard de dollars destinés à de jeunes entrepreneurs européens, suisses notamment.

Softbank, le groupe Internet japonais, est déterminé à devenir le premier investisseur du Vieux Continent dans des sociétés Internet. Il a décidé de créer deux fonds d’une valeur totale d’un milliard de dollars qui permettra aussi à de jeunes entrepreneurs suisses d’avoir accès à du financement.

L’Europe aux yeux de Softbank représente une immense opportunité. Le nombre d’utilisateurs de l’Internet est en hausse exponentielle. Et bientôt ceux qui se brancheront sur le réseau par d’autres moyens que le PC, l’ordinateur portable, seront majoritaires. De quoi donner naissance à des centaines de nouvelles sociétés avides de répondre à une multitude de nouveaux services.

Softbank pense que l’Europe, la Suisse aussi, sont riches en jeunes entrepreneurs. Le groupe Internet japonais qui a permis aux Etats-Unis l’émergence de Yahoo ou de E-Trade veut leur donner les moyens de développer leurs propres entreprises. Il veut aussi éviter qu’ils ne décident d’émigrer vers la Silicon Valley pour réaliser leurs rêves. Trop de Suisses, d’Européens, à son goût, sont déjà partis vers les Etats-Unis parce que leurs banques leur refusaient le financement de départ.

Son milliard de dollars, Softbank va l’investir ces quinze prochains mois en Europe dans plusieurs centaines de sociétés émergentes. Il en a identifiées plusieurs dans une Suisse toujours allergique au capital-risque. La preuve: ces sociétés Internet qui ont réussi à s’imposer se comptent encore sur les doigts d’une seule main. Tandis que dans les pays scandinaves, terre de Nokia et d’Ericsson, elles sont beaucoup plus nombreuses.

Softbank a déjà investi dans plus de 300 entreprises Internet en dehors du Japon, surtout aux Etats-Unis. Ces trois dernières années, sa capitalisation boursière est devenue l’une des cinq plus importantes du Japon. Son phénoménal succès, Softbank le doit à son fondateur Masayoshi Son (photo) qui a su, avant tout le monde, sentir que l’Internet et les technologies de l’information, domineraient le 21ème siècle. Les banquiers suisses n’ont pas eu la même vision. Et en Europe, ils subiront de plus en plus la concurrence de groupes d’investisseurs comme Softbank.

Georges Baumgartner, Tokyo