Joseph Deiss en Egypte: au nom de la réconciliation

Le chef de la diplomatie suisse, arrivé vendredi au Caire, a été reçu successivement par le président Hosni Moubarak, le ministre de l’Economie Youssef Boutros-Ghali, ainsi que par son homologue Amr Moussa.

Le chef de la diplomatie suisse (à droite), arrivé vendredi au Caire, a été reçu successivement par le président Hosni Moubarak (à gauche), le ministre de l’Economie Youssef Boutros-Ghali, ainsi que par son homologue Amr Moussa.

Joseph Deiss mène tambour battant sa tournée au Proche-Orient, la première d’un chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), depuis 1985. Et cela avec une imperturbable aisance, en dépit de la chaleur et le bruit du Caire.

Première entrevue officielle: le président Hosni Moubarak a reçu samedi le conseiller fédéral, Joseph Deiss, signifiant ainsi la relance des relations bilatérales avec l’Egypte. Elles avaient été compromises par le drame de Louxor en novembre 1997.

La page est donc tournée, après que Joseph Deiss eut obtenu une série d’assurances sur les mesures sécuritaires prises pour qu’un tel événement ne puisse plus se reproduire. Place maintenant à l’évocation des relations bilatérales. C’est ce qu’a fait Joseph Deiss avec Youssef Boutros-Ghali, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur. Et de façon concrète.

Entouré par une délégation représentant des milieux économiques suisses, il a eu l’occasion d’évoquer un certain nombre de points, avec Youssef Boutros-Ghali. Il faut dire que d’une façon générale, la Suisse s’inquiète d’une érosion dans le domaine des échanges commerciaux et des investissements, au moment où le pouvoir d’achat de la population connaît une augmentation.

Pour le moment, la Suisse reste le 9ème fournisseur de l’Egypte. Mais une rude concurrence pointe à l’horizon. La conclusion d’un accord de partenariat avec l’Union européenne (UE) devrait bientôt permettre à l’Egypte d’augmenter ses échanges commerciaux avec les pays de l’UE au détriment des autres pays. Pour éviter une telle érosion, la Suisse compte sur la conclusion d’un accord de libre échange avec l’AELE pour renforcer sa coopération.

Enfin, Amr Moussa, l’homologue égyptien de Joseph Deiss, a mis en exergue le rôle que peut jouer la Suisse au Proche-Orient. Et ce dans le dossier de la démocratisation et des droits de l’homme, inclus dans le processus multilatéral qui vient d’être relancé.

Jugurtha Aït-Ahmed, Le Caire