Kudelski, société de croissance par excellence

Où peut s’arrêter la société de Cheseaux-sur-Lausanne? Le chiffre d’affaires du Groupe Kudelski double pratiquement chaque année et sa capitalisation boursière est supérieure à Swissair.

Où peut s’arrêter la société de Cheseaux-sur-Lausanne? Le chiffre d’affaires du Groupe Kudelski double pratiquement chaque année (il était de 214,7 millions de francs en 1999, contre 112,3 millions en 1998), et sa capitalisation boursière est supérieure à Swissair.

Merrill Lynch, le prestigieux institut bancaire, va une nouvelle fois devoir réviser à la hausse les prévisions de bénéfices concernant Kudelski pour 2000 et 2001. Initialement ceux-ci devaient atteindre 50,3 millions de francs et 72,3 millions de francs. Il s’agissait déjà d’un sacré bond par rapport à 1998 (16,5 millions) et à 1999 (35,4 pour cent).

Seulement voilà, malgré sa taille toujours modeste à l’échelle internationale, l’entreprise dirigée par André Kudelski (photo) intéresse dorénavant les plus gros investisseurs anglo-saxons. En d’autres termes, ceux-ci considèrent que le potentiel de Kudelski, du moins au niveau des profits futurs, dépasse – et de loin – celui de la compagnie aérienne nationale, exclue pour l’instant des grandes alliances mondiales.

Que fabrique donc de si stratégique l’entreprise de Cheseaux-sur-Lausanne? Contrairement à ce que pense l’opinion publique, Kudelski ne fabrique plus de décodeurs. La société se présente comme «un acteur de la technologie dans les processus de traitement de l’information». En clair, elle vend des logiciels pour les opérateurs TV, c’est à dire de la matière grise.

En proposant des systèmes de gestion et de contrôle d’accès des abonnés payants, Kudelski accompagne l’extraordinaire croissance de la télévision à péage. En 1999, elle a installé 35 nouveaux systèmes de télévision numérique, contre onze en 1998. Ses nouveaux marchés sont la Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud, la Turquie, l’Australie, et les principaux pays asiatiques.

Ian Hamel