Légère remontée de l’inflation en Suisse

Le taux d´inflation annuel en Suisse est passé à 2 pour cent en juillet, soit son niveau le plus élevé depuis décembre 1995. Il était de 1,9 pour cent en juin et de 0,7 en juillet 1999. Mais sans les prix pétroliers, le renchérissement reste limité.

La progression du renchérissement en juillet «résulte principalement du groupe logement et énergie (plus 0,7 pour cent), par suite de l’augmentation des prix du mazout, et du groupe transports (plus 0,9 pour cent)», indique jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS) qui publie ces chiffres.

L’OFS note également une progression de l’indice de 0,2 pour cent dans le groupe communications. Les prix restent «pratiquement stables» dans les groupes santé et restaurants-hôtels. Ils baissent (- 0,8 pour cent) dans alimentation et boissons non alcoolisées.

Concernant les produits indigènes, le niveau des prix par rapport à juin est resté stable. En revanche, il s’est accru de 0,7 pour cent pour les produits importés vu la hausse du mazout (plus 5,4 pour cent par rapport à juin; plus 61,9 pour cent par rapport à juillet 1999). Ainsi l’inflation est d’abord importée: les produits du pays ont renchéri en rythme annuel de 0,8 pour cent en moyenne, contre 5,7 pour cent pour les biens importés.

Selon Délia Nilles, directrice adjointe de l’Institut de recherche économique Créa à Lausanne, ce taux d’inflation n’est pas inquiétant. «Hors prix du pétrole, le renchérissement reste fort modeste en Suisse. Cela signifie que l’économie est nullement en état de surchauffe».

«Le jour où l’inflation sera essentiellement due à un excès de la demande intérieure, il faudra alors s’inquiéter», ajoute-t-elle. Au printemps, le Créa prévoyait un renchérissement de 1,3 pour cent en moyenne annuelle pour cette année. «Selon l’évolution des prix du pétrole, il est possible qu’il faudra revoir légèrement à la hausse ce pronostic», résume Délia Nilles.

Pour sa part, le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (KOF) fait remarquer que le nouvel indice des prix à la consommation (IPC) accorde plus de poids aux prix pétroliers. Et leur récente baisse n’a pas pu être prise en compte dans l’indice de juillet.

La Banque nationale suisse (BNS) ne s’inquiète pas non plus. «L’inflation domestique demeure basse. Elle se maintient dans la marge de stabilité des prix. C’est donc tout à fait rassurant pour nous», explique un porte-parole de l’institut d’émission.

La BNS va suivre avec attention l’évolution des prix. En juin, elle prévoyait une inflation annuelle de 1,5 pour cent en 2000 et de plus de 2 pour cent l’année suivante. Elle se refuse pour l’heure à avancer de nouvelles prévisions.

swissinfo avec les agences