L’industrie textile toujours en plein marasme
L’an passé, le chiffre d’affaires de la branche textile suisse a de nouveau reculé et ses effectifs ont continué à fondre. Le secteur cherche son salut dans la spécialisation et dans un alignement de ses conditions commerciales avec l’Union européenne.
L’an passé, le chiffre d’affaires de la branche textile suisse a de nouveau reculé et ses effectifs ont continué à fondre. Le secteur cherche son salut dans la spécialisation et dans un alignement de ses conditions commerciales avec l’Union européenne.
L’an passé, le chiffre d’affaires global de la branche textile suisse a de nouveau reculé, tombant à 4,3 milliards de francs (moins 2,7 pour cent) et ses effectifs ont continué à fondre. Le secteur cherche son salut dans la spécialisation et dans un alignement de ses conditions commerciales avec l’Union européenne.
Les fabricants suisses de textiles et de vêtements n’ont guère de raisons d’être optimistes. Après une embellie voici trois ans, la rechute de 1998 s’est encore accentuée l’an passé. Les exportations, qui absorbent 80 pour cent des ventes, ont vu leur recul s’accélérer, pour s’établir à 3,6 milliards de francs (moins 3,9 pour cent).
Un mauvais résultat qui s’explique essentiellement par la détérioration des affaires dans les pays de l’Union européenne. L’année a été particulièrement mauvaise pour les ventes en Allemagne, en Italie, en France et en Autriche, les quatre principaux marchés, dont le recul n’a pas été compensé par l’amélioration constatée en Europe de l’Est.
Les explications avancées pour expliquer ce marasme ne varient guère depuis des années: surcapacités mondiales, délocalisation de la production dans les pays à bas salaires, marché suisse inondé par les produits étrangers bon marché. L’an passé, les importations ont reculé de 1,1 pour cent, à 7,5 milliards de francs, bien qu’on ait noté une percée des produits en provenance de Chine.
L’évolution de la branche textile suisse n’est cependant pas homogène. Ce sont surtout les fils et les tissus qui souffrent, alors que la confection tire assez bien son épingle du jeu. On le constate à l’évolution des rapports de force entre les deux secteurs depuis la fin des années 80. Les ventes de tissus représentaient alors quatre fois celles de la confection. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de l’habillement est deux fois et demi plus important. De nombreuses sociétés suisses réussissent très bien dans des créneaux spécifiques comme la lingerie (le lucernois Calida) ou les tissus high-tech (le saint-gallois Schoeller et ses tissus thermiques).
S’estimant victimes d’une discrimination à l’exportation, les entreprises textiles suisses continuent à plaider pour un alignement de leurs conditions avec les pays de l’Union européenne. En attendant, la baisse de leurs effectifs s’est encore accentuée l’an dernier (moins 6,1 pour cent). Les quelque 400 entreprises de la branche emploient maintenant 26 000 personnes, près de deux fois moins qu’il y a dix ans.
Joël Quilleré
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