L’UBS croit en son secteur private banking
Face aux rumeurs de rachat qui circulent dans la presse romande et à ses résultats décevants, l’UBS lance sa division private banking à l’assaut des marchés.
Face aux rumeurs de rachat qui circulent dans la presse romande et à ses résultats décevants, l’UBS lance sa division private banking à l’assaut des marchés.
“La gestion de patrimoine n’est pas un métier à satisfaction immédiate, mais les résultats vont venir”, considère Rodolfo Bogni, responsable de UBS Private Banking. Il y a un an, après ses déboires dans le fonds LTCM, le géant bancaire suisse annonçait vouloir miser davantage sur le secteur de la gestion de fortune. Malheureusement, avec une croissance des fonds sous gestion de seulement 6 pour cent pour les neuf premiers mois de 1999, les chiffres de cette division spécialisée ont déçu les analystes.
La fusion avec la SBS a engendré des problèmes au niveau de la qualité des services et de la mise en place de la nouvelle structure, admet l’UBS. Elle réfute en revanche avoir perdu en masse des clients et estime que maintenant la base est installée pour construire un établissement de private banking d’envergure mondiale. “La fusion va désormais engendrer des bénéfices”, précise Rodolfo Bogni sans donner de détails. En matière de gestion, le géant helvétique veut offrir un service total (recherche, fonds de placement, activité de trust, etc.) mais en se concentrant sur le conseil et la confidentialité.
L’établissement aux trois clefs est le premier gérant d’actifs de la planète. Le groupe détenait à fin septembre 1600 milliards de francs, dont 642 milliards pour son unité Private Banking. Pourtant la banque est sous pression. La lutte sera rude car les clients sont devenus plus exigeants et leur profil est en train de changer.
Les patrimoines traditionnels cèdent la place à une génération de jeunes entrepreneurs qui ont fait fortune grâce à l’informatique ou à Internet. De l’argent gagné, et non pas hérité. Plus agressifs dans leurs prises de risques, ils connaissent les mécanismes financiers et comparent les performances. Réputées pour leur gestion prudente et conservatrice, les banques suisses devront montrer qu’elles demeurent compétitives.
Les analystes critiquent aussi l’absence d’initiative de Marcel Ospel, le patron du géant helvétique. Résultat, les investisseurs boudent le titre qui stagne autour des 400 francs suisses, soit pratiquement le même niveau qu’au moment de la fusion. En comparaison, le Crédit Suisse a vu son action progresser de 35 pour cent en deux ans.
Avec une capitalisation boursière d’environ 85 milliards de francs, la banque est considérée comme bon marché et ces dernières semaines des bruits d’OPA ont circulé dans les médias. “L’UBS n’est pas à vendre, c’est elle au contraire qui pourrait songer à des acquisitions”, a précisé fin janvier Marcel Ospel, en réponse à ces rumeurs.
Pour tranquilliser les actionnaires, l’UBS a lancé mi-janvier un nouveau programme de rachat d’actions. L’objectif est d’acquérir au maximum pour quatre milliards de francs de titres nominatifs, soit 4,5 pour cent du capital.
Luigino Canal
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