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La cité animale

L'Inde intéresse les cinéastes suisses: après «Made in India» de Patricia Plattner, voici «La cité animale» de Frédéric Gonseth et Catherine Azad.

L’Inde intéresse les cinéastes suisses: après «Made in India» de Patricia Plattner, voici «La cité animale» de Frédéric Gonseth et Catherine Azad.

Un bus effectue un détour pour éviter une vache. Un peu plus loin, des chèvres fouillent un tas de détritus. Là, ce sont des cobras qui sortent du panier d’un charmeur de serpents, un éléphant qui fend la foule ou un gang de singes qui chapardent aux étalages. Des aigles survolent le tout.

Surréaliste. Surtout pour nous. Car sous nos latitudes, certaines municipalités ne vont-elles pas jusqu’à interdire la mendicité afin de voir leurs villes redevenir «propres»? Ce fut le cas de Berne, tout récemment.

Frédéric Gonseth et Catherine Azad profitaient d’un congé à Jaipur, capitale du Rajhastan. Deux millions d’habitants. Au milieu du désert. Deux millions d’habitants et combien d’animaux? Impossible de le savoir. Alors Gonseth a eu envie de les filmer, et surtout de filmer cette étrange cohabitation qui règne à Jaipur.

Les explications à ce capharnaüm humano-animalier sont multiples. Religieuse, bien sûr: les Hindous évitent de tuer les animaux, voire de manger de la viande. Sociale ensuite, car le sort de certaines castes est lié à tout jamais à certaines bêtes: il en est ainsi des âniers par exemple. Economique enfin: les déjections de vaches et d’éléphants, ramassées exclusivement par des femmes, servent de combustible.

Et pourquoi vaches et chèvres se baladent-elles de rues en carrefours? Ce n’est pas parce qu’elles n’appartiennent à personne, non, simplement leurs propriétaires n’ont pas les moyens de les nourrir. Alors elles se débrouillent… et participent ainsi à l’évacuation des déchets.

En voyant ce film, on hésite entre le sourire, la répulsion et la fascination. Puis c’est l’incompréhension qui l’emporte, comme ce fut d’ailleurs le cas pour Frédéric Gonseth: «C’est l’oignon qu’on épluche… on ne peut jamais comprendre et prétendre avoir compris. D’ailleurs, le film n’a pas cette prétention: il vous aide, comme spectateur, à vous faufiler dans ce labyrinthe. On vous plonge un moment dans le bain, et puis vous en sortez trempés».

Bernard Léchot

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