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La déprime continue

C'est la soupe à la grimace du côté des Bourses. Keystone

A Zurich, comme ailleurs, les marchés financiers continuent de reculer. Une déprime accentuée par le scandale WorldCom et la méfiance qu'il suscite chez les investisseurs.

La Bourse suisse a poursuivi mercredi la dégringolade entamée il y a quelques semaines. A la clôture, le Swiss Market Index (SMI) perdait 2,64 %. Contre près de 4% à la mi-journée. Et 5% à l’ouverture. Une chute légèrement supérieure à celle des autres marchés européens.

Mardi aux Etats-Unis, le Nasdaq avait perdu 2,49%, au plus bas depuis le 21 septembre 2001. Et le DJIA, principal indicateur de Wall Street, avait cédé 1,67%.

Mais, mercredi dans la journée, le recul s’est tassé avec une perte tournant autour des 2% pour les deux indices.

Les bourses asiatiques participent, elles aussi, à la morosité générale. Avec, mercredi, -2,4% à Hong Kong et -7,2% à Séoul. Celle de Tokyo, elle, a clôturé en recul de 4%, soit à son plus bas depuis neuf mois.

En une année et demie, pour ne citer que quelques exemples, l’indice principal de la Bourse a perdu environ 35 % à Zurich, 21% à Paris et à Francfort, 14% à Londres et 17% à Milan. Et, à New York, le SP a cédé 15% et le Nasdaq 27%.

Une conjonction de facteurs

Le dernier coup de tabac enregistré mercredi sur les places boursières est, en fait, le dernier avatar d’un krach latent depuis des mois.

A l’origine de cette crise de confiance, on trouve en fait une conjonction de facteurs. On peut notamment citer un contexte géopolitique tendu avec les craintes diffuses d’attentats du réseau terroriste Al-Qaïda et la spirale sans fin de la violence dans le conflit israélo-palestinien.

La reprise économique mondiale balbutiante y est aussi pour quelque chose. Certes, la machine économique redémarre. Mais lentement. Les Etats-Unis – qui tirent l’activité mondiale – connaissent une reprise plus modeste que prévu.

En Europe, la vigueur de cette reprise reste incertaine. Et au Japon – où le système bancaire doit toujours résoudre ses problèmes de créances douteuses – personne ne sait si elle sera durable.

A cela s’ajoutent des bénéfices inférieurs aux prévisions de certaines grandes entreprises, notamment celles qui sont actives dans les secteurs technologiques. En fin d’année, les cours des actions prenaient en compte le fait qu’une remontée rapide des résultats des entreprises était attendue. Or, jusqu’ici, ces résultats sont mitigés.

Les scandales Enron et Worldcom

Et des scandales tels que ceux d’Enron et, plus récemment, de WorldCom ne font qu’aggraver les choses. Mardi soir, le groupe américain de télécommunications a dévoilé des graves irrégularités comptables portant sur un montant de 3,85 milliards de dollars en 2001 et au premier trimestre 2002.

Résultat, les grands investisseurs institutionnels sont tétanisés. Et ils désertent largement les Bourses. Ils laissent le champ totalement libre aux fonds spéculatifs.

Ces hedge funds possèdent près de 4% de la capitalisation boursière mondiale. Et ils parient en ce moment sur la baisse des marchés par le biais d’opération à crédit massives.

Peu ou prou, les grandes places boursières sont peu à peu ainsi revenues à leur niveau du mois de septembre 2001 et de l’attentat du World Trade Center. Et des dizaines de milliards d’euros ou de dollars sont partis en fumée, au moins virtuellement.

swisinfo avec les agences

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