Les raisons du succès fulgurant de l’horlogerie suisse
L'horlogerie vole de succès en succès et, depuis août 1999, son expansion est ininterrompue. Elle pulvérise les records atteignant des chiffres de ventes à l'exportation que les horlogers n'osaient espérer il y a encore deux ans.
L’horlogerie suisse est certainement l’industrie la plus dynamique du pays. Depuis la grande crise des années 1970 qui a failli la voir sombrer corps et biens, l’industrie de la montre a opéré une profonde mutation.
Si, par le passé, la majorité des entreprises se contentaient de livrer à deux ou trois clients ou à s’implanter sur un ou deux marchés, encaissant de jolis bénéfices au passage et surtout en oubliant de réinvestir dans l’instrument de production et la recherche, ce temps est bel et bien fini.
Aujourd’hui, l’horlogerie suisse est dominée par quelques grands groupes qui montrent l’exemple. Ces groupes ont énormément investi pour mériter le succès. C’est une démarche qui est partie de loin puisqu’il a d’abord fallu trouver des spécialistes. Comme il n’y en avait plus, on a bien été obligé d’en former.
Ensuite, il fallait leur donner un instrument de production. Et comme l’horlogerie de papa, entièrement faite à la main, appartient définitivement à la légende, les industriels se sont équipés de structures de production industrielles et modernes.
Car il faut bien se rendre compte que pour faire des montres parfaites du point de vue qualité, une certaine part d’industrialisation est indispensable. La main du maître horloger fait le reste, c’est-à-dire la mise en place des divers éléments et le montage de la montre.
Enfin, les horlogers suisses savent vendre du rêve. Ils ont compris qu’il est inutile de fabriquer les plus beaux produits si personne ne le sait. La communication publicitaire est donc devenue indispensable pour fabriquer ce rêve et de nos jours on peut estimer que pour une montre de moyenne et de haut de gamme, 25 pour cent du prix de vente passe en publicité. C’est énorme mais le succès est à ce prix, et quel succès!
Eric Othenin-Girard
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