Les Suisses s’accrochent à leur Champagne
En 1998, Berne abdiquait devant Paris: le vin blanc de la commune de Champagne, dans le Nord Vaudois, devait changer de nom. Depuis, la résistance s’organise. Les Suisses sont de plus en plus nombreux à boire du Champagne vaudois.
En 1998, Berne abdiquait devant Paris: le vin blanc de la commune de Champagne, dans le Nord Vaudois, devait changer de nom. Depuis, la résistance s’organise. Les Suisses sont de plus en plus nombreux à boire du Champagne vaudois.
Le Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC) ne plaisante pas avec son label. Depuis des années les producteurs du breuvage des rois accusaient de «concurrence déloyale» la cave de Bonvillars qui produit chaque année 50 000 bouteilles de Champagne.
Pourtant, il est difficile de confondre un Dom Pérignon et un chasselas vendu en bouteille capsulée. De plus, la commune suisse de Champagne (670 habitants) existe depuis plus longtemps que la région française du même nom.
Au Xe siècle, Champagne cultivait déjà des vignes sur les bords du lac de Neuchâtel. Mais Berne a cédé, au nom des intérêts supérieurs de la Confédération. En échange, Swissair obtenait de l’Hexagone des facilités supplémentaires.
En 2003, Champagne prendra le nom de Bonvillars. À moins que le comité pour la réhabilitation de l’appellation, animé par Albert Banderet (photo), ancien syndic de Champagne, obtienne gain de cause auprès de la justice européenne.
Un combat apparemment soutenu par beaucoup de Suisses. «Alors que notre vin était méconnu, notamment en Suisse alémanique, cette affaire a provoqué un grand élan de solidarité», constate Xavier Marti, directeur de la cave Bonvillars.
En une année, la production de Champagne vaudois est passée de 50 000 à 140 000 flacons, notamment grâce à Coop qui a commandé 75 000 bouteilles. Seul frein dorénavant à ce succès commercial sans précédent: le nombre d’hectares de vignes plantés sur la commune de Champagne…
Ian Hamel
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.