Lufthansa veut reprendre Swiss
Swiss et Lufthansa confirment leur volonté de mariage. Lufthansa garantit l'avenir de la marque Swiss et le maintien du hub de Zurich.
L’accord du conseil de surveillance de Lufthansa, des autorités suisses et des actionnaires de Swiss est encore nécessaire pour conclure l’affaire.
Les rumueurs sur un possible rachat de Swiss par Lufthansa s’étaient faites insistantes au cours des derniers jours. Désormais, le doute n’est plus possible.
Dimanche en fin d’après-midi, les deux compagnies aériennes ont diffusé un communiqué similaire qui confirme ce scénario. Lufthansa a l’intention de devenir l’actionnaire majoritaire de Swiss.
Dans un communiqué adressé à la Bourse de Francfort, Lufthansa explique que les deux sociétés ont élaboré un projet d’intégration total de la compagnie suisse. Selon ce projet, Swiss conservera son nom et l’aéroport de Zurich sa fonction de plateforme internationale (hub).
Le projet doit maintenant être soumis au conseil de surveillance de Lufthansa, aux autorités suisses et aux actionnaires de Swiss. Lorsque le feu vert sera donné, Lufthansa présentera une offre d’achat des actions sur la base du cours moyen atteint par le titre Swiss au cours des dernières semaines.
La presse avait vu juste
Les communiqués des deux compagnies confirment en grande partie les faits avancés par la presse dominicale. Se basant sur les informations fournies par un actionnaire de Swiss, la NZZ am Sonntag a dévoilé que la compagnie nationale aura une rencontre avec ses principaux actionnaires lundi à Zurich.
Selon le journal dominical cette rencontre aurait pour but de les informer dans les grandes lignes sur une éventuelle entrée de la compagnie allemande dans le capital de Swiss en qualité d’actionnaire majoritaire. Swiss n’a cependant pas confirmé cette rencontre.
Le journal, qui se base sur des «sources proches de Swiss et de Lufthansa», affirme que l’objectif de la compagnie allemande est de devenir actionnaire majoritaire, mais que le rachat pourrait se faire par étapes, afin d’éviter que la compagnie suisse ne perde ses droits sur les vols internationaux.
Pas d’augmentation du capital
La NZZ am Sonntag affirme également que la compagnie allemande ne réclame plus une augmentation du capital de Swiss, comme c’était encore le cas en 2003, lors de discussions entre les responsables des deux entreprises.
Cette information a d’ailleurs été indirectement confirmée par le chef des finances de Swiss, Ulrik Svensson, qui a affirmé vendredi dernier qu’il n’y aura aucune augmentation de capital au cours de l’année 2005.
Le journal dominical alémanique observe encore que l’évolution actuelle laisse à penser que, contrairement à ce qu’elle déclarait il y a encore quelques semaine, Lufthansa serait disposée à entrer dans le capital de Swiss avant même que les projets de restructuration de la compagnie suisse soient achevés.
Annoncés en janvier, les plans de restructuration de Swiss prévoient une réduction de coûts de l’ordre de 300 millions de francs à partir de 2007. La compagnie suisse a l’intention de renoncer à 13 avions sur un total de 80 et de supprimer entre 800 et 1000 places de travail.
Discussion au gouvernement
On ne sait en revanche pas si le gouvernement suisse a tenté de trouver une solution au problème du survol de l’Allemagne du Sud par les avions en partance et à destination l’aéroport de Zurich. La NZZ am Sonntag indique toutefois que des discussions sur ce sujet auraient débuté en octobre.
Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement suisse a abordé la question de l’avenir de Swiss au cours de sa séance de vendredi dernier, comme l’a confirmé le porte-parole du gouvernement. «Mais il n’y avait pas de décision à prendre», a précisé Achille Casanova.
Dimanche, le gouvernement a fait savoir, par l’intermédiaire d’un porte-parole du Département fédéral (ministère) des finances, qu’il ne souhaitait pas commenter la question tant que les résultats définitifs des négociations ne seront pas sur la table.
En 2003 déjà
Swiss et Lufthansa avaient déjà négocié un rapprochement en 2003. Mais les tractations avaient échoué à cause de la demande de Lufthansa d’augmenter le capital de Swiss et également à cause de l’opposition de nombreux politiciens suisses.
Aujourd’hui, la résistance politique contre le puissant voisin allemand semble avoir disparu. Dans la NZZ am Sonntag, différents politiciens, toutes tendances confondues, s’expriment positivement sur la possible reprise de la compagnie nationale par Lufthansa.
swissinfo et les agences
Chiffre d’affaires de Lufthansa en 2003: environ 16 milliards d’euros (24,8 milliards de francs)
Chiffre d’affaires de Swiss en 2004: 3,6 milliards de francs
Bénéfice de Lufthansa en 2004: environ 400 millions d’euros (620 millions de francs)
Perte de Swiss en 2004: 140 millions de francs (2003: 687 millions; 2002: 980 millions)
Lufthansa a transporté 45 millions de passagers en 2003
Swiss a transporté 9,2 millions de passager en 2004
Collaborateurs de Lufthansa: 90’000
Collaborateurs de Swiss: 6625
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