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Monsieur Prix met Swisscom sous pression

Pour Werner Marti, la bonne santé financière de Swissconm pourrait résulter des tarifs élevés qu’il pratique. Keystone Archive

Werner Marti exige que le géant bleu révise à la baisse ses prix, notamment pour la téléphonie mobile et dans la technologie à larges bandes.

Entrée en vigueur en janvier 1998, la libéralisation du marché des télécommunications nous promettait que les tarifs allaient plonger. Quatre ans plus tard, le bilan est mitigé.

Avec une baisse de 70%, la chute a été vertigineuse sur les communications internationales. En revanche, pour les liaisons nationales et surtout locales, la diminution n’est que de 15%. Plusieurs services, comme les appels depuis et vers un téléphone mobile ou les connexions à l’Internet avec de hauts débits restent chers.

Trois milliards de cash

Le surveillant des prix Werner Marti veut que Swisscom, le leader du marché, relance le mouvement en révisant ses tarifs à la baisse. Une exigence relayée par l’Office fédéral de la communication.

Dans une interview à la Schweizer Illustrierte, Monsieur Prix se demande si la bonne santé financière du géant bleu ne résulte pas des tarifs élevés qu’il pratique. Swisscom a presque doublé son bénéfice net à 5,75 milliards de francs sur les neuf premiers mois de 2001 et possède plus de 3 milliards de francs en caisse.

Montré du doigt, Swisscom estime que «les prix en Suisse sont comparables à ceux pratiqués dans les autres pays européens». Pourtant la Suisse est en Europe le deuxième pays où les tarifs pratiqués dans les télécommunications sont les plus élevés.

Les préoccupations de Werner Marti sont avant tout destinées à la téléphonie mobile où «il y a trop peu d’opérateurs» avec trois acteurs seulement (Swisscom, Orange et Sunrise).

En fait, aucun des concurrents n’a intérêt à attiser la guerre des prix, ceci d’autant plus que la Commission de la concurrence a récemment classé une enquête qui visait à établir une entente sur les tarifs des communications mobiles.

Monopole sur le «dernier kilomètre»

Dans la téléphonie fixe et l’accès rapide à Internet, le problème vient du fait que Swisscom contrôle le «dernier kilomètre», la liaison en cuivre qui relie l’utilisateur final et le central téléphonique le plus proche.

En conservant ce lien physique, l’opérateur historique demeure incontournable pour ses concurrents, en tout cas en ce qui concerne les particuliers. Les grandes entreprises sont mieux loties car elles peuvent échapper au géant bleu via des sociétés privées qui ont tissé leur propre réseau.

Swisscom loue son infrastructure de «dernier kilomètre» aux fournisseurs de services Internet helvétiques qui ensuite proposent leurs offres aux clients. Tant que l’ex-monopole aura la maîtrise sur cette liaison, il tiendra le couteau par le manche car c’est lui qui fixe les tarifs de location. «En fonction de nos coûts effectifs», rétorque Swisscom.

Face à cette situation, les plaintes de la concurrence contre Swisscom se sont multipliées. Mais pour l’heure rien n’y fait.

Luigino Canal

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