Nestlé a retrouvé la forme

Les résultats 1999 de la multinationale de Vevey ont largement dépassé les prévisions. Le bénéfice net a progressé de 12,3 pour cent, à 4,72 milliards de francs, pour un chiffre d'affaires proche des 75 milliards.

Les résultats 1999 de la multinationale de Vevey ont largement dépassé les prévisions. Le bénéfice net a progressé de 12,3 pour cent, à 4,72 milliards de francs, pour un chiffre d’affaires proche des 75 milliards. La reprise généralisée dans les pays industrialisés a dopé tous les secteurs.

Pour Nestlé, les années se suivent et ne se ressemblent pas. Après un exercice 1998 assez terne, sur fond de crise économique en Asie et en Russie, le numéro 1 mondial de l’agroalimentaire a repris sa vitesse de croisière des deux exercices précédents. Le chiffre d’affaires consolidé a progressé de 4,1 pour cent. La croissance interne, qui mesure mieux l’évolution réelle des affaires, a été de 3,6 pour cent. Au niveau opérationnel, le résultat est encore plus impressionnant: plus 11,8 pour cent, à 7,9 milliards de francs, soit une marge de 10,6 pour cent des ventes, qui traduit une amélioration sensible de la rentabilité.

Nestlé a, sans conteste, bénéficié de la bonne conjoncture économique sur ses principaux marchés. L’Amérique du Nord a affiché une performance qualifiée de «forte», l’Europe occidentale a «confirmé son redémarrage» et le rétablissement l’Asie a été «manifeste». Ces bonnes dispositions ont touché pratiquement l’ensemble des activités du groupe, les eaux minérales (avec, entre autres, Perrier, Vittel, San Pellegrino) et la nutrition se distinguant tout particulièrement. Dans ce dernier secteur, Nestlé bénéficie pleinement du développement de la restauration d’appoint dans les distributeurs automatiques.

Un seul secteur affiche un recul: le chocolat. Mais ce n’est pas une surprise. Depuis quelques années, le groupe vaudois abandonne la transformation brute de cacao pour se concentrer sur des produits à plus haute valeur ajoutée, comme les chocolats et la confiserie de marque. L’an passé, des usines de cacao ont encore été vendues, en Italie et en Malaisie notamment. Nestlé fait de plus en plus appel à des fournisseurs extérieurs pour se procurer les matières premières. Cependant, même si le chocolat ne représente plus guère que 13,6 pour cent des ventes du groupe, Nestlé reste le leader mondial incontesté du secteur, avec un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de francs.

Joël Quilleré