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Plaidoyer pour l’intégrité de la place financière suisse

Jacques de Watteville, chef du service économique et financier du ministère des Affaires étrangères, était vendredi au Club suisse de la presse à Genève. Il y a défendu l’idée que la Suisse n’a pas intérêt à accueillir des fonds d’origine douteuse.

Jacques de Watteville, chef du service économique et financier du ministère des Affaires étrangères, était vendredi au Club suisse de la presse à Genève. Il y a défendu l’idée que la Suisse n’a pas intérêt à accueillir des fonds d’origine douteuse.

Blanchiment d’argent sale, recyclage de pots-de-vin, placements d’origine criminelle, recel de fraudes fiscales: les clichés, les préjugés et les mythes sont tenaces quand on évoque la place financière suisse. «Bien que les choses soient rarement blanches ou noires, note Jacques de Watteville, les critiques que l’on entend à l’égard de notre secret bancaire sont souvent exagérées voire inappropriées».

Pourtant, au cours des dernières années, la Suisse a obtenu des bonnes notes pour ses efforts dans la lutte contre le recyclage d’argent sale. L’examen qu’elle a passé en 1998 à Bruxelles devant le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux a même confirmé qu’elle disposait dans ce domaine d’une des législations les plus avancées. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais tous ces efforts restent mal connus du grand public. Il faut tout de même savoir, explique le chef du service économique et financier de la diplomatie suisse, que «l’intégrité de notre place financières est essentielle pour son bon fonctionnement, pour son image et pour son avenir».

Prenant l’exemple de l’affaire Abacha et des 645 millions de francs bloqués par la Suisse à la demande du Nigéria, Jacques de Watteville note que certaines rumeurs sur les fonds qui ont quitté illégalement le géant africain vont de 3 à 20 milliards de francs. Il serait évidemment le premier à applaudir les pays qui prendraient les mêmes mesures que la Suisse. Quant aux banques qui, dans ce cas précis, ont peut-être manqué de rigueur, elles font aujourd’hui l’objet d’une enquête.

Cela dit, le blanchiment d’argent reste la plus grave des menaces contre la place financière suisse, car c’est aussi «le problème le plus pervers» qui mine de l’intérieur les réseaux financiers et le tissu économique. Mais il n’est pas facile de se battre «contre des mafias extrêmement puissantes ou des régimes complètement corrompus». Voilà pourquoi la Suisse se doit de développer encore sa législation et pratiquer la coopération internationale. Des personnages comme l’ancien procureur de la Confédération Carla del Ponte ou le juge genevois Bernard Bertossa ont montré que c’était la voie la plus efficace.

Bernard Weissbrodt

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