Plongeon du franc et de l’euro: la Suisse et l’Europe en profitent

La dépréciation du franc suisse et de l’euro face au dollar et au yen inquiète les Japonais. Les Suisses et les Européens, eux, restent sereins. Du moins pour l’instant.

La dépréciation du franc suisse et de l’euro face au dollar et au yen inquiète les Japonais. Les Suisses et les Européens, eux, restent sereins. Du moins pour l’instant.

L’euro n’a jamais été aussi faible depuis son lancement. Et le franc suisse est même tombé lundi à Tokyo à son niveau le plus bas face au dollar depuis dix ans et demi.

Et pour cause, aux yeux des marchés, le franc, intégré à l’euro, a perdu son statut d’ultime monnaie refuge. Cet insigne honneur revient au dollar, même s’il est loin d’être surévalué.

Ce n’est pas un secret: les bons chiffres sur la reprise de l’activité, la baisse du chômage en Suisse et en Europe sont dus en grande partie à la faiblesse de l’euro et du franc. La croissance européenne est tirée par les exportations. Et non pas par les restructurations ou la «nouvelle économie», celle d’Internet, encore très peu créatrice d’emplois.

La Suisse, et avec elle l’Europe, n’ont donc pas à s’inquiéter, pour le moment en tous cas, de la dévalorisation du franc et de l’euro. La Banque centrale européenne a même eu tort d’augmenter ses taux récemment. Son rôle est de veiller à la stabilité des prix.

Et les prix restent stables, malgré le triplement de ceux du pétrole. Ce qui prouve que ce n’est pas l’inflation qui menace l’Europe, mais la déflation. Autrement dit, la baisse des prix, de la production et des salaires.

Avec l’euro, l’Europe est devenue un bloc économique et commercial très ferme. C’est-à-dire moins sensible aux perturbations monétaires extérieures.

Les crises de changes internationales ne mettent plus, comme autrefois, le marché des devises européennes sens dessus dessous. Pas même le franc suisse. Autant en profiter.

Georges Baumgartner, Tokyo