Réforme du FMI: des parlementaires fédéraux montent au créneau
Le Fonds monétaire international a un nouveau patron, l’Allemand Horst Koehler. C’est le moment choisi à Berne par un groupe de parlementaires pour faire entendre leur voix. Ils veulent des réformes: au FMI et dans le système financier mondial.
Le Fonds monétaire international (FMI) a un nouveau patron, l’Allemand Horst Koehler. C’est le moment choisi à Berne par un groupe de parlementaires pour faire entendre leur voix. Ils veulent des réformes: au FMI et dans le système financier mondial.
Ils sont huit: membres des chambres fédérales, mais venant de différentes familles politiques, de gauche comme de droite. Avec pourtant un souci commun: les problèmes financiers internationaux et, en particulier, leur impact sur les pays les plus fragiles. Les crises n’ont d’ailleurs pas manqué ces dernières années: au Mexique, en Asie ou en Russie.
Ces huit parlementaires sont convaincus que le gouvernement suisse doit faire plus et mieux en faveur d’une réforme du système et de son gendarme, le FMI, le Fonds monétaire international. C’est pour cela qu’ils viennent de déposer un chapelet d’interventions parlementaires.
Ainsi Eugen David, conseiller aux Etats démocrate-chrétien de St-Gall, pose la question de la réglementation des mouvements des capitaux: «Nous pensons qu’il faut des instruments sur le plan international, dans le cadre du FMI, pour limiter les chocs financiers. Il faut aussi laisser aux gouvernements la possibilité de limiter les risques».
De son côté la radicale vaudoise Christiane Langenberger (à droite), conseillère aux Etats, demande plus transparence sur les activités du FMI, afin que les acteurs des marchés financiers puissent «procéder à des décisions d’investissement efficaces.» Elle réclame notamment la publication des décisions des organes dirigeants du Fonds, ainsi que la mise sur pied d’une instance d’évaluation indépendante.
Le but de ce groupe de députés n’est pas de jouer un rôle direct dans les affaires internationales, mais d’influencer et d’encourager le Conseil fédéral à agir de manière plus décidée. C’est le signe aussi d’une prise de conscience. «C’est vrai, je crois que nous étions passifs, admet Christiane Langenberger. Mais nous n’avions pas non plus tellement de moyens de nous intéresser et d’interférer.»
Avis partagé par Eugen David. Pour lui, l’échec du projet d’accord de l’OCDE sur les investissements internationaux, ainsi que celui du sommet de Seattle sont des tournants: «Avant, on considérait cela comme des questions internationales, sans grande influence pour la Suisse. Maintenant ça a changé, on voit que ces décisions sont très importantes pour la population suisse.»
Pierre Gobet
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