SAirGroup en France: le découpage commence
Air Outre Mer (AOM), filiale française de SAirGroup, veut se séparer de son pôle d´ingénierie et de maintenance au sol AOM Industries. Les négociations avec le groupe TAT, propriété de British Airways, devraient aboutir dans quelques semaines.
Avec ses trois acquisitions récentes – AOM, Air Littoral et Air Liberté -, SAirGroup est devenu le second transporteur aérien de l’Hexagone. D’ici à octobre, les trois compagnies devraient être fusionnées et ce nouveau challenger du géant Air France alignera 110 appareils sur un réseau intérieur très dense et une jolie palette de destinations de vacances.
Mais la nouvelle compagnie ne sortira pas des chiffres rouges sans un sérieux plan de restructuration. Une tâche que SAirGroup vient de confier au Suisse Paul Reutlinger, l’homme qui a su remettre de l’ordre dans la maison Sabena.
Entre les trois entités, il est clair que les doublons sont nombreux. La vente d’AOM Industries permettra d’en éliminer un premier. Les ateliers de maintenance de la compagnie française ne travaillent pas uniquement pour elle, puisque 53 pour cent de leur activité concernent des avions d’autres transporteurs, tant civils que militaires.
AOM Industries occupe actuellement 357 personnes à Nîmes et 85 à Papeete, sur l’île de Tahiti. Pour l’heure, les deux partenaires ne disent rien du sort de ces employés, soulignant simplement que ce rapprochement permettra de créer un pôle de maintenance aéronautique internationale.
Quant au repreneur – le groupe Transport Aérien Transrégional (TAT) -, ses ateliers emploient quelque 500 personnes, essentiellement en Normandie. Filiale à 100 pour cent de British Airways, TAT aurait dû constituer avec Air Liberté la tête de pont du géant britannique sur le marché français, le plus important du continent. Or il y a deux mois, BA décidait de se défaire du «boulet» Air Liberté, tombé depuis dans le giron de SAirGroup.
Les Suisses entendent donc bien réussir là où les Britanniques ont échoué, mais la fusion d’AOM, Air Liberté et Air Littoral n’ira pas sans résistances syndicales. A fin juin, une grève d’avertissement de deux jours avait déjà semé la panique dans les aéroports. SAirGroup compte maintenant sur l’entregent de Paul Reutlinger – qui entre en fonctions officiellement le 1er août – pour aplanir les difficultés.
Marc-André Miserez
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