Satisfaction des banquiers suisses
En visite mardi à Bruxelles, l'Association suisse des banquiers est globalement satisfaite du projet de directive européenne sur la fiscalité de l'épargne.
Celui-ci préserve le secret bancaire et il n’entraînera pas de fuite des capitaux.
Le Comité directeur de l’Association suisse des banquiers (ASB) refuse de commenter l’accord négocié entre la Suisse, la Commission européenne et la présidence grecque sur la fiscalité de l’épargne, tant que celui-ci n’est pas signé et diffusé officiellement.
Néanmoins, les banquiers suisses constatent avec satisfaction que le projet de directive européenne comporte la coexistence de deux systèmes, à savoir l’échange d’informations et la retenue à la source.
Certains inconvénients demeurent
«Avec ce modèle, estime Urs Roth, la sécurité du secret bancaire est assurée pour une période indéfinie». Mais certains inconvénients demeurent. Comme la concurrence des places financières asiatiques.
Le président du Comité exécutif conduisait une délégation de l’ASB qui a rencontré mardi à Bruxelles plusieurs membres de la Commission européenne. L’occasion, pour l’ASB, d’obtenir des détails sur le projet de directive relatif à la fiscalité de l’épargne.
Ce projet n’a pu être voté la semaine dernière à cause d’un blocage de l’Italie, qui réclame une dérogation sur les quotas laitiers.
Les banquiers n’aiment pas l’incertitude
«Personne ne connaît les intentions de l’Italie», confie Urs Roth. Ce retard n’arrange-t-il pas au fond les banques suisses? «Nous préférons la certitude à l’incertitude» rétorque le président du Comité exécutif.
«Pour nos clients, ajoute Urs Roth, il est important de savoir dans quels délais la directive entrera en vigueur, pour pouvoir se préparer».
Mais les banquiers suisses sont confiants: «on ne s’attend pas à une fuite des capitaux», déclare Claude-Alain Margelisch.
Le membre du Comité exécutif avance plusieurs raisons. Il y a la réputation et le savoir-faire des banques suisses. Mais aussi le fait que le projet de directive n’est pas exhaustif et qu’il laisse suffisamment de marge de manœuvre pour proposer d’autres produits aux clients.
Par ailleurs, si l’on en croit l’ASB, le vent tourne. «La protection de la sphère privée financière redevient un élément important» sur la scène internationale, affirme Claude-Alain Margelisch.
Dès lors, les menaces d’une poursuite des pressions sur la Suisse pour qu’elle abandonne le secret bancaire pourraient s’estomper. «Personne ne peut dire aujourd’hui quelle sera l’évolution de l’OCDE», souligne Urs Roth.
swissinfo, Barbara Speziali, Bruxelles

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