Sommet de l’OPEP: le lobby pétrolier suisse reste attentif
Réunis depuis lundi à Vienne, les onze pays membres de l’OPEP devraient se prononcer en faveur d’un léger relèvement de leur production de brut. Ce qui pourrait entraîner une diminution du prix de l’essence en Suisse
Réunis depuis lundi à Vienne, les onze pays membres de l’OPEP devraient se prononcer en faveur d’un léger relèvement de leur production de brut. Ce qui pourrait entraîner une diminution du prix de l’essence en Suisse
C’est donc l’heure de vérité. Les onze ministres de l’Energie des pays de la conférence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) vont arrêter une position commune face à l’envolée du prix de l’or noir. Plus concrètement, ils vont fixer les niveaux de production du cartel à partir du 1er avril, date d’expiration de l’accord de réduction de mars 1999. Un accord qui a entraîné un quasi-triplement des cours du brut.
Ce sommet devrait permettre de mettre fin à un vrai faux suspense. Puisque la majorité des pays du cartel ont déjà convenu, séparément, d’augmenter le niveau de production du pétrole brut. Et, lundi en coulisse, on évoquait l’existence d’un consensus sur une augmentation de la production de brut de 1,7 million de barils par jour. Pour le secrétaire général de l’OPEP Rilwanu Lukman (à droite), un accord pourrait intervenir d’ici mardi déjà sur le niveau de la production du cartel.
«Ce serait une bonne nouvelle pour le consommateur», souligne Rolf Hartl, directeur de l’Union pétrolière, une association qui regroupe les 35 opérateurs du secteur en Suisse. Selon Rolf Hartl, la venue sur le marché d’une plus grande quantité de pétrole fera baisser le prix de l’essence à la colonne, aujourd’hui à un haut niveau. «D’ici deux à trois mois, précise-t-il, si le prix du brut oscille entre 24 et 25 dollars, on pourrait avoir des prix à la colonne entre 1,35 franc et 1,30 franc».
La hausse de l’essence dépend directement de la fixation des prix sur le marché du pétrole à Rotterdam et de la faiblesse du franc suisse par rapport au dollar. Or, le prix du pétrole brut a fortement varié en 1999. Le baril de 159 litres de l’OPEP est passé de 9,66 dollars en février 1999 à 31,26 dollar début mars 2000. Enfin, la même unité valait dernièrement 24,95 dollars. La hausse est liée à la restriction de production des pays de l’OPEP.
Si une augmentation de la production de l’OPEP de 1,7 million de barils par jour était décidée à Vienne, affirme un analyste à l’AFP, «cela permettrait un début de reconstitution des stocks». D’autant plus si on y ajoute un relèvement de 300 000 à 400 000 barils par jour de la production norvégienne et mexicaine». Ces deux pays non-OPEP avaient accepté, en mars 1999, de réduire leur production.
Les enjeux de ce sommet pétrolier sont énormes. Les pays industrialisés ne veulent pas que l’insuffisance de l’offre de brut sur le marché vienne perturber la courbe de leur croissance économique. Alors que, pour les pays producteurs, une moyenne de 27 à 28 dollars par baril est bienvenue dans un contexte économique interne douloureux.
Jugurtha Aït-Ahmed
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