Suisse-Honduras: accord sur un rééchelonnement de dette

La Suisse a signé avec le Honduras un accord de rééchelonnement de trois millions de francs de créances. Certes, le montant est minime, mais il s’inscrit dans le projet d’aide à la reconstruction de ce pays après le passage de l’ouragan Mitch en 1998.

La Suisse a signé avec le Honduras un accord de rééchelonnement de trois millions de francs de créances. Certes, le montant est minime, mais il s’inscrit dans le projet d’aide à la reconstruction de ce pays après le passage de l’ouragan Mitch en 1998.

Au début des années 1990, suite à un programme de désendettement avalisé par le Parlement, la Suisse avait remis la quasi totalité de la dette que lui devaient les pays d’Amérique latine.

Cette décision reposait sur l’idée, d’une part, que les crédits de coopération accordés aux pays pauvres ne doivent pas engendrer de nouvelles dettes, et d’autre part, que les réductions de dettes, elles, doivent être conçues de manière à lutter contre la pauvreté.

En contrepartie, ces pays se devaient de libérer des fonds, en monnaie locale, destinés à financer des projets de développement dans des domaines essentiels comme la santé, la nutrition ou les aménagements en eau potable. C’est le fameux «désendettement créatif».

S’agissant du Honduras, la Suisse avait ainsi annulé l’ensemble de sa dette bilatérale d’un montant de quelque 63 millions de francs (essentiellement des dettes commerciales privées placées sous garantie de la Confédération).

Plus tard, elle avait également contribué, pour 14 millions, à l’acquittement de la dette de ce pays envers le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, de manière à ce qu’il continue de collaborer avec ces institutions financières multilatérales.

C’était en quelque sorte la quote-part suisse à ce qu’on appelle «l’initiative pour les pays pauvres très endettés», un mécanisme assez complexe qui vise à ramener leur fardeau financier à des niveaux supportables qui ne mettent pas en danger les réformes économiques.

Suite aux graves destructions causées par l’ouragan Mitch, en novembre 1998, il a bien fallu prendre des dispositions spéciales. Les divers créanciers du Honduras se sont alors entendus pour lui accorder une réduction substantielle de sa dette, ainsi qu’un moratoire de trois ans sur le paiement des intérêts.

L’accord qui vient d’être signé par la Suisse à Tegucigalpa n’est en fait que le simple règlement d’un petit reliquat de cette dette. Reste le plus important, à savoir la reconstruction des pays dévastés.

Dans plus de 170 villages d’Amérique centrale, plus d’un million de personnes ont déjà bénéficié de l’aide suisse pour un montant supérieur à 80 millions de francs: moitié aide publique, moitié aide privée. Ce programme devrait être poursuivi jusqu’à la fin de cette année.

Bernard Weissbrodt