Taxer le kérosène: l’Union européenne relance une idée chère à la Suisse
La taxation des transports aériens devrait davantage tenir compte des dégâts causés à l’environnement. La Suisse défend cette idée depuis longtemps. L’Union européenne, longtemps sceptique, est aujourd’hui plus favorable à une taxation du kérosène.
La taxation des transports aériens devrait davantage tenir compte des dégâts causés à l’environnement. La Suisse défend cette idée depuis longtemps. L’Union européenne, longtemps sceptique, est aujourd’hui plus favorable à une taxation du kérosène.
A chaque conférence de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), la Suisse revient à la charge avec la proposition d’une taxation du carburant d’aviation. En 1996, elle n’avait recueilli qu’un intérêt poli. L’an dernier, un groupe de travail a été chargé d’étudier l’introduction d’une telle taxe.
Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, ministre des Transports, voit là l’une des clés pour freiner la croissance du trafic aérien, avec son cortège de conséquences, pollution de l’air, pluies acides, changements climatiques. «La Suisse est favorable au principe d’une taxation du kérosène», confirme Hans-Ulrich Aebersold, porte-parole de l’Office fédéral de l’aviation civile. Mais «la taxe n’a de sens que sur le plan mondial».
La Commission de Bruxelles estime que l’Europe pourrait montrer l’exemple. Lundi elle a suggéré aux grands argentiers des Quinze l’instauration d’une taxation frappant tous les vols entre des aéroports communautaires, qu’ils soient effectués par des compagnies européennes ou extérieures. Mais ce sera aux pays membres d’en décider. Et ils ne sont pas sur la même longueur d’ondes. L’Allemagne et la France semblent acquis au principe, l’Espagne est beaucoup plus réservée.
Pour l’heure, dans l’Union européenne, le carburant d’aviation est obligatoirement exonéré, ce qui empêcherait un pays membre d’introduire une taxation. La Commission propose donc dans un premier temps de supprimer cette exonération, puis de soutenir, aux côtés notamment de la Suisse, l’introduction d’une taxe au sein de l’OACI.
Thierry Zweifel, Bruxelles
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