Travail forcé: ABB a déjà payé 7 millions de marks en Allemagne
A l´instar d´autres entreprises suisses, ABB a déjà versé des dédommagements en faveur de travailleurs forcés victimes du nazisme. Dans le cadre d´un accord conclu en Allemagne, le groupe helvético-suédois a déjà déboursé 5,5 millions de francs.
Selon la clef de répartition de cet accord, le groupe technologique a payé le millième du chiffre d’affaires réalisé en 1999 par sa filiale allemande sise à Mannheim, a indiqué samedi la presse alémanique. Une information confirmée par le porte-parole du groupe Thomas Schmidt.
Comme Nestlé, Georg Fischer et Algroup, ABB est prêt à participer à l’accord global avalisé mercredi par le juge américain Edward Korman. Les modalités de cette participation ne sont toutefois pas encore fixées.
Du côté de l’industrie des machines, l’appel lancé par le juge américain est également pris au sérieux. Le juge Korman a donné 30 jours aux entreprises qui ont employé des travailleurs forcés durant les années de guerre pour rejoindre l’accord global, ce qui leur permettraient de se mettre à l’abri de nouvelles plaintes.
Swissmem, l’association faîtière l’industrie suisse des machines, a envoyé vendredi une circulaire à ses membres, selon un article du «Tages Anzeiger» confirmé par Heinz Müller, porte-parole de Swissmem.
L’Association invite son millier de membres à entreprendre les recherches relatives à la question des travailleurs forcés. Le cas échéant, elle les prie d’envoyer pour le 25 août d’éventuelles découvertes à Judah Gribetz, délégué spécial du juge Korman à New York. Selon M. Müller, il ne devrait plus y avoir beaucoup de firmes concernées par cette démarche.
Peter Hutzli, secrétaire du Vorort (Union suisse du commerce et de l’industrie), jugeait vendredi «compréhensible» les requêtes américaines, mais précisait que seule une recherche dans les archives de leurs filiales allemandes permettrait aux entreprises de déterminer si elles ont ou non eu recours au travail forcé. Et le Vorort d’encourager ses membres à se livrer à ce travail, les assurant que cela n’aura pas de répercussions négatives en termes d’image.
L’accord global tel qu’accepté par le juge new-yorkais ne met pour l’heure à l’abri que l’UBS et le Credit Suisse, ainsi que quatre grandes compagnies d’assurances. Ces dernières ne fourniront au maximum que 50 millions de dollars sur la somme totale de un milliard 250 millions, déjà partiellement versée par les deux grandes banques.
swissinfo avec les agences
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