Turbulences estivales pour AOM et SAirGroup
Les clients d'AOM se plaignent des fréquents retards et des nombreuses pertes de bagages. Au point que le tout nouveau président du pôle aérien français de SAirGroup, Paul Reutlinger, a dû intervenir personnellement pour tenter de calmer le jeu.
L’été 2000 est chaud pour AOM. Les grandes vacances sont d’ordinaire une période bénie pour cette compagnie privée spécialisée dans les destinations exotiques. Mais, cette année, les problèmes se multiplient. Clients et tours-opérators ne cachent plus leur irritation.
Ainsi, le week-end dernier, plus de 600 passagers à destination de la Nouvelle Calédonie et de Cuba se sont retrouvés bloqués pendant 48 heures à l’aéroport d’Orly. Un incident attribué par le PDG de la branche française de SAirGroup à une «accumulation de problèmes techniques».
Obligé de monter au créneau lors d’un point de presse pour défendre les couleurs d’AOM, Paul Reutlinger a reconnu qu’il devenait difficile de trouver des pièces de rechange pour les avions les plus anciens de la compagnie. «Nous sommes à la recherche de nouveaux appareils», a-t-il ajouté.
Cette série noire pour AOM tombe à un très mauvais moment. Car elle accroît encore plus la pression sur SAirGroup, déjà en butte à une forte grogne sociale du personnel de ses trois filiales hexagonales (Air Liberté, AOM et Air Littoral).
Inquiet pour son avenir, le personnel naviguant des trois compagnies pourrait bien profiter de ces turbulences estivales, notamment pour réclamer d’urgence un audit technique des appareils et des engagements fermes de SAirGroup sur le maintien de l’emploi.
Dans le contexte de concurrence exacerbée des compagnies charters, les responsables d’AOM craignent en outre que cette accumulation de problèmes ne profite à la concurrence. Notamment à Corsair qui est contrôlée par Nouvelles Frontières et dont les bénéfices ont pris l’ascenseur.
«Avant de nous restructurer, SAirGroup doit d’abord nous prouver que son exigence de fiabilité vaut aussi pour ses filiales, lâche un syndicaliste d’AOM. Si Paul Reutlinger group croit vraiment en nous, il doit d’urgence investir pour moderniser notre flotte».
Richard Werli, Paris
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